Accueil Actu Monde France

Cérémonie de clôture des JO: un show monumental pour passer le flambeau de Paris à Los Angeles

Une cérémonie spectaculaire a clos les JO de Paris avec, comme pour l'ouverture, de nombreuses stars et un passage de flambeau à la prochaine ville organisatrice : Los Angeles.  

Les organisateurs des Jeux olympiques d'été en 2028 à Los Angeles ont enflammé une cérémonie de clôture des JO de Paris jusque-là plutôt sombre, en confiant le drapeau olympique à une superstar du cinéma, Tom Cruise, descendu en rappel du toit du Stade de France.

La star de "Mission: Impossible" et de "Top Gun" s'est ensuite échappée en moto, avant la diffusion d'une vidéo où il porte le drapeau jusqu'aux lettres "Hollywood" géantes à Los Angeles, prochaine ville-hôte des Jeux d'été. Le tout sur une chanson des Red Hot Chili Peppers, fournisseurs de rock californien depuis quatre décennies, pour marquer le passage de la nuit de Paris au soleil des plages du Pacifique.

Le groupe est ensuite apparu en vidéo pour un mini-concert filmé depuis la Californie, avant de laisser sa place à une autre mégastar du cru, la chanteuse Billie Eilish, puis Snoop Dogg, envoyé spécial pour la télé NBC et devenu en marge des terrains parisiens une icône virale sur les réseaux, et enfin la légende du rap Dr Dre.

Los Angeles devait aligner des stars de ce calibre tant la cérémonie d'ouverture des Jeux de Paris, délocalisée sur la Seine, avait placé la barre à une hauteur stratosphérique, avec les prestations de Lady Gaga, Aya Nakamura et le come-back final de Céline Dion sur la tour Eiffel.

Edition numérique des abonnés

La liste artistique de dimanche, pour la clôture au Stade de France, était plus modeste, même si le groupe phare de l'électro-rock Phoenix, très apprécié aux Etats-Unis, a assuré la partie musicale avec ses invités.

La sécurité du stade a dû contenir l'enthousiasme de certains athlètes qui voulaient rester sur scène, pendant le concert. "Il y a eu un vrai moment de panique de l'organisation (mais) nous on était dans notre élément", ont raconté  deux de ses membres, Thomas Mars et Laurent Brancowitz, après le show.

Angèle était présente

À leurs côtés, la Belge Angèle est venue interpréter "Nightcall" de Kavinsky (B.O. de "Drive"), et Air, les compagnons de toujours de la French Touch, ont offert une version de leur tube "Playground Love" ("The Virgin Suicides").

Comme un trait d'union entre France et Etats-Unis, Yseult a conclu le show en toute beauté avec une interprétation de "My Way", classique de Frank Sinatra adapté d'un tube de Claude François, "Comme d'habitude", tandis qu'une autre voix forte, celle de l'Américaine H.E.R., avait plus tôt entonné l'hymne américain.

Edition numérique des abonnés

 

Voyageur interstellaire 

Très loin de l'esprit ultra-pop et queer de l'ouverture, délocalisée le long de la Seine, le spectacle de clôture s'est concentré autour du parcours aérien d'un voyageur doré (Golden Voyageur), tout droit sorti de la science-fiction, arrivant par les airs dans un Stade de France plongé dans le noir.

Sous le costume doré, le breakdancer français Arthur Cadre, interprétant un voyageur interstellaire qui découvre les vestiges des Jeux olympiques, dans un futur lointain où ils auront disparu, et va entreprendre de les refonder.

L'idée de ce spectacle, conçu par la même équipe artistique dirigée par Thomas Jolly que l'ouverture, était de célébrer l'héritage antique des Jeux, les valeurs du sport, et d'évoquer le futur.

Sur une scène de 2.400 m2: plus d'une centaine de performeurs, acrobates, danseurs et circassiens pour un spectacle parfois lugubre, mêlant danse, contorsion, théâtre de gestes et influence des arts de la rue. Dans le tableau le plus monumental, des anneaux olympiques géants se sont élevés dans le ciel.

Rien qui puisse a priori susciter la polémique, deux semaines après une ouverture, qui célébrait la diversité sous toutes ses formes. Elle a été très largement salué mais a aussi irrité des dirigeants conservateurs et des porte-drapeau de l'extrême droite.

Dimanche, c'est un classique intemporel qui avait lancé les festivités de clôture, "Sous le ciel de Paris", entonné aux Tuileries pour l'extinction de la vasque par l'une des chanteuses françaises les plus en vue du moment, Zaho de Sagazan. De quoi accompagner l'extinction de la vasque olympique et le départ de la flamme, entre les mains du nageur quadruple médaillé d'or Léon Marchand, pour le Stade de France.

Edition numérique des abonnés

Un sans-faute organisationnel, une liesse en continu et des exploits sportifs à foison: après deux semaines de victoires, d'émotions, de déceptions aussi parfois, les JO de Paris se sont éteints dimanche, pour laisser la place aux Jeux paralympiques qui débutent dans plus de deux semaines (28 août-8 septembre).

Cap sur les Jeux Paralympiques

Paris avait des airs de fin de vacances dimanche soir. Des vacances réussies, avec d'ores et déjà une pointe de nostalgie. Sous une chaleur de plomb, qui s'est invitée pour les dernières heures de ces JO, le nageur Léon Marchand, quadruple médaillé d'or et l'un des héros français de ces Jeux, a éteint la vasque lors de la cérémonie de clôture au Stade de France.

Une cérémonie pleine de poésie, symbole d'un passage de relais avec les futurs JO de Los Angeles en 2028 et des Jeux Paralympiques qui vont réinvestir la capitale à la fin du mois. 

"Sensationnels" 

Ces JO de Paris ont été "sensationnels du début à la fin", a lancé dimanche soir le président du CIO Thomas Bach. "Les Jeux du match aller" pour le  patron du comité d'organisation Tony Estanguet, qui a donné rendez-vous pour les Paralympiques .
Les nuits de Tony Estanguet ont toutefois été écourtées par une météo capricieuse pendant la quinzaine, venue troubler les épreuves prévues dans la Seine comme le triathlon ou l'eau libre. Mais toutes les compétitions ont bien eu lieu, et au final, les JO de Paris peuvent se targuer d'une organisation au cordeau. 

Les peurs étaient pourtant grandes avant l'évènement, notamment autour des questions de sécurité pour la cérémonie d'ouverture. Mais tout s'est déroulé sans accroc majeur, les transports franciliens ont tenu le choc, et les Français, fragmentés par la crise politique il y a près d'un mois, se sont pris aux Jeux.

"On a vu une France heureuse et cela n'est pas à  minimiser avec l'héritage des JO", a estimé vendredi Tony Estanguet.

Le monde retiendra sans aucun doutes les sites cartes postales de ces JO, comme le beach-volley sous la Tour Eiffel, ou encore l'équitation au Château de Versailles. Il retiendra aussi la liesse et l'engouement des Français pour leurs athlètes, avec une ambiance proche de l'hystérie parfois dans certains sites comme la piscine olympique lors des exploits de Léon Marchand. 

Les exploits ont été légion pour ces JO, avec des stars au rendez-vous comme la légende Katy Ledecky, titrée une nouvelle fois sur le 1.500m en natation, Simone Biles décrochant trois médailles d'or en gymnastique, pour un total de sept, et le perchiste Armand Duplantis, encore sacré à Paris après Tokyo, et toujours plus haut (6,25 m, nouveau record du monde).  

Jamais les stades n'avaient jamais autant vibré pendant deux semaines en France, avec une atmopsphère incroyable quasiment sur chaque site, et des athlètes poussés comme jamais. 

Une belle ambiance que les organisateurs espèrent aussi pour les Jeux Paralympiques (28 août-8 septembre) qui vont prendre le relais dans un peu plus de deux semaines. 

Un curieux chassé-croisé devrait animer le village olympique lundi: les équipes du Cojo vont en effet commencer à s'affairer pour nettoyer et préparer les chambres pour accueillir plus de 9.000 personnes, dont près de 4000 para-athlètes, pendant que les derniers athlètes vont eux quitter les lieux.

La mue des sites 

La carte des sites olympiques va également opérer sa mue, car seuls 16 sites sur les 25 des JO vont être utilisés pour les Jeux paralympiques.

Le site de la Concorde qui a accueilli les épreuves de skate-board notamment va par exemple être démonté. Le Stade de France pour le para athlétisme, le pont Alexandre III pour le départ du para triathlon, ou encore le Grand Palais pour l'escrime fauteuil et le para taekwondo, vont eux encore fonctionner. 

La ferveur qui a traversé la France pour les JO va-t-elle de nouveau frapper les rues de la capitale et des sites?

Pour l'instant, 1,2 million de billets ont été vendus selon les organisateurs sur les 2,5 millions prévus. Mais les organiseurs comptent sur l'effet des JO pour faire décoller ces ventes.  

L'évènement risque toutefois de remettre les Franciliens dans une situation qu'ils avaient peut-être pensée derrière eux. Certaines stations de métro seront fermées, les voies olympiques toujours là, en pleine rentrée scolaire: ce sera une "semaine un peu difficile" a prévenu le ministre délégué des Transports Patrice Vergriete.
 

À lire aussi

Sélectionné pour vous