Accueil Actu Monde France

Au Mont-Valérien, une veillée pour le résistant Missak Manouchian et ses frères d'armes

Des dizaines de personnes se sont réunies mardi soir au Mont-Valérien, près de Paris, à l'occasion d'un hommage au résistant Missak Manouchian et à ses compagnons français et étrangers, sur les lieux mêmes de leur fusillade par l'occupant allemand 80 ans plus tôt.

Ont participé notamment à cette veillée plusieurs membres du gouvernement, le chef d'état-major des Armées, des responsables politiques communistes ainsi que des familles de résistants.

Cette cérémonie, organisée par le secrétariat d'État chargé des Anciens combattants, survient à la veille de l'entrée mercredi au Panthéon de Manouchian. Il sera accompagné de son épouse, également résistante et décédée en 1989, avec laquelle il reste ainsi uni dans la mort même si elle n'est pas elle-même panthéonisée.

Entreront aussi de façon symbolique, avec une inscription de leur nom, ses "camarades de combat et de résistance" polonais, hongrois, italiens, espagnols, roumains ou français, certains juifs.

Le cercueil de Missak Manouchian, accompagné de photos de tous les membres de son groupe de résistants étrangers des Francs-tireurs et partisans - main d'œuvre immigrée (FTP-MOI), devait emprunter mardi le même chemin que les fusillés du 21 février 1944.

Ce jour-là, Manouchian, apatride et communiste, et 22 de ses compagnons d'armes avaient été exécutés par les Allemands dans une clairière sur le mont Valérien, en banlieue ouest de Paris.

Arrêté le même jour que Manouchian, Joseph Epstein, le dirigeant de l'ensemble des FTP de région parisienne, avait lui aussi été fusillé deux mois plus tard.

Après un moment de recueillement dans la clairière des fusillés, le cercueil devait être exposé dans la soirée sur l'esplanade du Mémorial de la France combattante, où il sera veillé solennellement. Le cercueil sera ensuite transféré dans la crypte du Mémorial où il reposera pour la nuit.

Un appel des membres de son groupe et une lecture de la dernière lettre de Manouchian à son épouse, Mélinée, est également prévue.

Missak Manouchian s'est réfugié en France en 1925 après avoir survécu aux massacres par l'Empire ottoman de 1,2 à 1,5 million d'Arméniens en 1915-1916, qui sont reconnus comme génocide par de nombreux historiens et une trentaine de pays mais pas par la Turquie.

Ouvrier et poète, il a rejoint en 1943 la résistance communiste où il s'est illustré à la tête d'un réseau très actif avant d'être arrêté. Le groupe Manouchian a organisé notamment l'assassinat de l'officier SS allemand Julius Ritter, responsable du Service du Travail Obligatoire (STO) rue Pétrarque à Paris.

D'autres cérémonies d'entrée au Panthéon ont été par le passé précédées d'une veillée, notamment pour Jean ?Moulin, au mémorial des martyrs de la déportation, ou encore Maurice Genevoix, aux Éparges puis à l'École normale supérieure de la rue d'Ulm.

À lire aussi

Sélectionné pour vous