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Un nouveau réseau européen de procureurs spécialisés, l'EJOCN (European Judicial Organised Crime Network), a été créé pour lutter plus efficacement contre la criminalité organisée transfrontalière. Issus des 27 États membres de l'Union européenne, ces magistrats concentreront leurs efforts, dans un premier temps, sur le trafic de stupéfiants transitant par les ports européens, selon Eurojust, l'agence européenne pour la coopération judiciaire en matière pénale, qui soutient cette initiative.
Eurojust rappelle que les trois quarts des organisations criminelles actives dans l'UE opèrent dans plusieurs pays (de deux à sept). Démanteler de telles structures nécessite donc une approche transfrontalière, à la fois rapide, flexible et adaptable à l'évolution constante du paysage criminel. "L'EJOCN, avec le soutien d'Eurojust, permettra de renforcer la coordination entre les procureurs et les juges spécialisés de l'UE", a souligné Ladislav Hamran, président d'Eurojust, lors de la présentation du réseau.
Pour Evi Franco, magistrat du parquet fédéral belge, la coopération actuelle est déjà efficace, mais "le facteur temps joue trop souvent en défaveur de la justice". "Les réseaux criminels sont bien organisés et collaborent facilement par-delà des frontières. Les procureurs doivent pouvoir en faire autant. Le réseau que nous lançons aujourd'hui nous permettra d'entrer en contact direct les uns avec les autres."
À titre d'exemple, M. Franco a évoqué la nécessité d'alerter rapidement les autorités compétentes des autres pays lorsque le bureau du procureur reçoit des informations relatives à une importante livraison de drogue à destination du port d'Anvers.
Outre la lutte contre le trafic de stupéfiants dans les ports et plateformes logistiques européennes, l'EJOCN facilitera l'échange rapide d'informations, de preuves potentielles et les informations relatives aux cadres juridiques applicables.