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Des groupes de défense des droits des médias slovaques ont appelé vendredi le président à opposer son veto à une loi controversée qui, selon eux, risque de transformer la radio et la télévision publiques RTVS en un outil de "propagande".
Des groupes de défense des droits des médias, dont l'ONG Reporters sans frontières, et l'opposition ont vivement critiqué la loi visant à remplacer la télévision et la radio publiques RTVS par une nouvelle institution, baptisée STVR.
Approuvée par le Parlement jeudi en fin de journée à l'issue d'une procédure accélérée, la loi prévoit également de changer la direction actuelle des médias publics.
Le nouveau directeur sera élu par un conseil administratif composé de neuf membres, dont quatre seront nommés par le ministre de la Culture et les cinq autres par le Parlement.
"L'entrée en vigueur du projet de loi porterait un coup dur à la liberté des médias en Slovaquie, en l'éloignant des normes européennes", a déclaré vendredi Pavol Szalai, responsable du bureau UE-Balkans de Reporters sans frontières (RSF).
En février, RSF a mis en garde contre les menaces pesant sur la liberté de la presse en Slovaquie, exhortant le gouvernement populiste du Premier ministre Robert Fico à protéger les journalistes.
M. Fico "a décidé de déclarer la guerre aux médias indépendants" avec la nouvelle loi, a estimé vendredi M. Szalai.
"Etant donné la rhétorique pro-Kremlin de la majorité au pouvoir, la nouvelle télévision et la nouvelle radio publiques risquent de diffuser la propagande russe", a-t-il déclaré à l'AFP.
Le président Peter Pellegrini, allié de M. Fico, a déclaré vendredi qu'il était prématuré de dire s'il signerait le texte.
"Je ne céderai pas à la pression des médias", a-t-il déclaré à la presse.