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Les chefs d'État et de gouvernement de l'Union européenne sont disposés à envisager "de nouvelles façons de prévenir et contrer la migration irrégulière", ont-ils indiqué au terme d'un échange de vues, au sommet européen de Bruxelles. Ils soulignent toutefois la nécessité que ces nouveautés restent alignées sur le droit européen et international.
Les partis politiques européens sont divisés sur la création de centres ("hubs") de retour installés dans des pays non-UE pour expulser des personnes en migration, ou sur le récent protocole Italie-Albanie. Ces mesures controversées ne sont pas spécifiquement citées dans les conclusions du Conseil, mais la formulation choisie s'apparente aux "solutions novatrices" prônées par la Première ministre italienne Giorgia Meloni (extrême-droite). La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen les avait évoquées dans un courrier adressé en début de semaine aux Vingt-sept. Ce jeudi, en marge du sommet, onze pays de l'UE se sont réunis en matinée pour montrer leur intérêt.
La Commission européenne le reconnaît pourtant: le retour forcé (expulsion) vers un pays tiers qui n'est pas le pays d'origine n'est pas envisageable dans l'état actuel du droit européen. Plusieurs dirigeants européens l'ont souligné également. Le Premier ministre belge, Alexander De Croo, est convaincu que les centres pour migrants installés à l'extérieur des frontières européennes sont coûteux et bien moins efficaces que les partenariats stratégiques avec les pays tiers. "On prend acte d'autres méthodes bilatérales, tant que c'est dans les limites du droit international…", a-t-il commenté à l'issue du sommet.