Partager:
Le fabricant italien de voitures de luxe Ferrari a marqué vendredi son entrée dans l'ère électrique en inaugurant à Maranello, son siège historique, un nouveau site d'assemblage à la pointe de la technologie qui verra naître ses modèles du futur.
Sans renoncer à son ADN de marque mythique qui fait rêver les passionnés de l'automobile dans le monde entier, Ferrari s'apprête à faire le grand saut vers un modèle 100% électrique, une voiture sportive attendue avant la fin de 2025.
Un défi énorme pour la marque au cheval cabré, connue surtout pour ses moteurs à combustion puissants et rugissants.
Grâce à son "e-building" d'une surface de 4,2 ha, édifié au nord du campus Ferrari, le groupe compte améliorer "sa flexibilité de production" et respecter "sa stratégie qui consiste à privilégier la qualité du produit plutôt que la quantité".
L’usine accueillera à la fois la production des traditionnels moteurs à combustion interne, des moteurs hybrides et des nouveaux moteurs électriques, "tous à même de garantir les émotions de conduite propres à Ferrari", assure la marque de luxe.
Testeur en chef, le président de Ferrari, John Elkann, s'était montré enthousiaste mercredi : "je l'ai conduite et elle est incroyable, à tous points de vue", les "frissons et l'excitation que vous ressentirez" à bord de la future voiture électrique "seront tout simplement exceptionnels".
- Le son du futur -
Et qu'en est-il du rugissement emblématique des moteurs Ferrari? "Il y aura un son", a-t-il promis, sans dévoiler plus de détails.
Le nouveau site produira également des composants électriques jugés stratégiques comme des batteries à haute tension, essieux électriques et moteurs électriques.
Le bâtiment, qui devrait être opérationnel d'ici quelques semaines, est alimenté en partie par plus de 3.000 panneaux solaires de 1,3 mégawatt installés sur le toit. D'ici la fin de l’année, l'usine sera entièrement alimentée en énergies renouvelables, assure Ferrari.
Les modèles 100% électriques et hybrides devraient représenter 60% de la production du constructeur d'ici 2026 et 80% d'ici 2030, avait annoncé le PDG de Ferrari, Benedetto Vigna, lors de la présentation de son plan stratégique 2022-2026 il y a deux ans.
Cet expert des puces électroniques avait pris les commandes du groupe en septembre 2022, succédant à John Elkann qui avait assuré l'intérim après la démission de Louis Camilleri en décembre 2020.
La marque prestigieuse compte actuellement quatre modèles hybrides, dont la SF90 Stradale, la première sportive hybride rechargeable de Ferrari. La première voiture hybride a été produite en 2013, la supercar LaFerrari.
D'ici 2026, au total 40% des investissements consacrés aux produits seront affectés aux voitures hybrides et 35% aux véhicules entièrement électriques, selon le plan stratégique du groupe.
- Bénéfices record -
Ferrari vise un chiffre d'affaires de 6,7 milliards d'euros en 2026, dépassant ainsi nettement les recettes de 5,9 milliards enregistrés en 2023.
Un objectif que le constructeur compte atteindre notamment en lançant quinze nouveaux modèles sur la période 2023-2026.
Ferrari a dévoilé l'an dernier trois modèles pour la route, la Roma Spider, les SF90 XX Stradale et Spider, ainsi que deux pour la piste, la 296 Challenge et la 499P Modificata.
La marque fondée en 1947 par Enzo Ferrari a battu tous les records sur le front des résultats en 2023, avec un bénéfice dépassant pour la première fois la barre d'un milliard d'euros.
Côté courses, Ferrari a réussi un retour fracassant après 50 ans d'absence aux 24 Heures du Mans l'an dernier, en remportant l'épreuve et mettant ainsi fin à cinq ans d'hégémonie de Toyota.
Dimanche dernier, le constructeur italien a réédité l'exploit en s'imposant à nouveau au Mans, à l'issue d'un combat d'anthologie avec Porsche, Toyota et Cadillac.
Ferrari avait annoncé en février l'arrivée en 2025 de Lewis Hamilton, septuple champion du monde de Formule 1, qui rejoindra la légendaire écurie italienne après douze saisons passées chez Mercedes.