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En Ecosse, la mortalité due aux drogues repart en forte hausse

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ANDY BUCHANAN

Le nombre de décès dus aux drogues en Ecosse, l'un des territoires d'Europe frappés les plus durement par ce fléau, est reparti à la hausse l'année dernière, après deux années de baisse, selon des statistiques officielles publiées mardi.

En 2023, 1.172 décès ont été attribués aux drogues -surtout aux opiacés-, soit 12% de plus qu'en 2022, mettant fin à la décrue entamée depuis le record de 2020 (1.339 décès), a indiqué l'organisme de statistiques écossais (NRS).

L'Ecosse, nation britannique de cinq millions d'habitants, est classée selon certaines études comme le territoire européen avec la mortalité due aux drogues la plus élevée.

Au sein du Royaume-Uni, ce taux de mortalité est ainsi 2,7 fois plus élevé en Ecosse qu'en Angleterre.

Ces décès concernent surtout des hommes et, plus que pour toute autre cause, ils sont étroitement liés à la pauvreté: les habitants des zones les plus défavorisées ont 15 fois plus de chance de mourir par overdose que ceux des zones les plus aisées.

Plus de 80% des décès se produisent après la consommation de plusieurs types de drogues. Dans 80% des cas, il s'agit d'opiacés comme l'héroïne ou la méthadone, substances les plus meurtrières en Ecosse depuis 2008, mais le NRS relève la forte augmentation des morts liées au benzodiazépine, un anxiolytique (58%), devant la cocaïne (41%).

La crise écossaise autour de l'héroïne avait fait irruption sur la scène internationale en 1996 avec le film "Trainspotting" de Danny Boyle, qui se passait à Edimbourg.

Ces dernières années, le gouvernement écossais a tenté de renforcer sa lutte contre la consommation de drogue et la hausse de l'année dernière a été jugée "extrêmement inquiétante" par le ministre de la Santé Neil Gray.

"Nous allons intensifier nos efforts et travaillons d'arrache-pied pour réagir à la menace croissante que constituent les opioïdes de synthèse très dangereux et très forts comme les nitazènes", a-t-il ajouté dans un communiqué.

Les nitazènes, 500 fois plus puissants que la morphine, sont parfois mélangés à l'héroïne que les toxicomanes consomment, à leur insu donc.

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