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Crash d'avion en Russie: la milice Wagner confirme la mort de son chef Evguéni Prigojine, la compagnie aérienne aussi

Un avion avec 10 personnes à son bord s'est écrasé mercredi en Russie sans laisser de survivants, et le patron du groupe paramilitaire Wagner Evguéni Prigojine figure sur la liste des passagers, ont indiqué les agences de presse russes. Le groupe Wagner, via son canal Télégram a confirmé aux alentours de 22 heures, la mort de leur chef.

"Il y avait 10 personnes à bord, dont 3 membres d'équipage. Selon les premières informations, toutes les personnes à bord sont décédées", a indiqué un peu auparavant sur Telegram le ministère russe des Situations d'urgence.

Selon lui, cet avion privé Embraer Legacy s'est écrasé près du village de Kujenkino, dans la région de Tver, au nord-ouest de Moscou. "Le ministère russe des Situations d'urgence mène des opérations de recherche", a-t-il encore précisé.

Des vidéos dont l'AFP n'a pas pu confirmer l'authenticité ont été diffusées sur plusieurs chaînes Telegram se disant liées à Wagner, montrant des débris en feu dans un champ ou encore un appareil tombant du ciel.

La compagnie aérienne confirme

L'agence russe du transport aérien Rossaviatsia a confirmé que Evguéni Prigojine se trouvait à bord de l'avion effectuant une liaison Moscou/Saint-Pétersbourg qui s'est écrasé dans la région de Tver, tuant tous les occupants.  

"Selon la compagnie aérienne, les passagers suivants se trouvaient à bord de l'avion Embraer - 135", a indiqué Rossaviatsia en citant le nom de M. Prigojine mais aussi celui de son bras droit Dmitri Outkine.

Une rébellion en juin

Evguéni Prigojine avait été à l'origine en juin d'une rébellion dirigée contre l'état-major russe et le ministre de la Défense Sergueï Choïgou, menée par ses hommes, qui avaient brièvement capturé des sites militaires dans le sud de la Russie avant de se diriger vers Moscou.

M. Prigojine avait rapidement renoncé à cette mutinerie, en plein conflit en Ukraine. Elle avait pris fin le 24 juin au soir avec un accord prévoyant le départ au Bélarus de M. Prigojine, tandis que ses combattants pouvaient l'y rejoindre, entrer dans l'armée russe régulière ou retourner à la vie civile.

Lundi soir, M. Prigojine était apparu dans une vidéo diffusée par des groupes proches de Wagner sur les réseaux sociaux, où il affirmait se trouver en Afrique. Dans un paysage désertique, il disait travailler à "rendre la Russie encore plus grande sur tous les continents et l'Afrique encore plus libre".

Un signal envoyé

Le crash mortel d'un avion en Russie, avec le patron de Wagner Evguéni Prigojine figurant sur la liste des passagers, est un "signal" envoyé par Vladimir Poutine aux élites russes, a jugé mercredi un conseiller de la présidence ukrainienne.

"L'élimination spectaculaire de Prigojine et du commandement de Wagner deux mois après leur tentative de coup d'Etat est un signal de Poutine aux élites russes avant les élections de 2024", a affirmé sur X (ex-Twitter) Mykhaïlo Podoliak, estimant que "Poutine ne pardonne à personne".

"Cela ne surprendrait personne"

La mort du leader de Wagner ne "serait une surprise pour personne" si elle était confirmée, avait déclaré une porte-parole de la Maison Blanche avant la confirmation du groupe. "Nous avons vu ce qui a été rapporté. Si cela était confirmé, ce ne serait une surprise pour personne", a indiqué Adrienne Watson, porte-parole du Conseil de sécurité nationale de l'exécutif américain.

"La désastreuse guerre en Ukraine a conduit à ce qu'une armée privée marche sur Moscou et maintenant - il semblerait - à cela", a-t-elle ajouté.


 

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