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La Bourse de New York a terminé en hausse, jeudi, rassérénée par les propos du président de la banque centrale américaine (Fed), une détente sur le marché obligataire et des résultats de sociétés plutôt solides.
Le Dow Jones a engrangé 0,85%, l'indice Nasdaq est monté de 1,51% et l'indice élargi S&P 500 s'est accaparé 0,91%.
"Les investisseurs ont poussé un soupir de soulagement, parce que le président de la Fed (Jerome) Powell a dit qu'une hausse de taux était improbable", a expliqué Sam Stovall, de CFRA, au sujet de la conférence de presse de mercredi.
Un petit sursaut de l'inflation en mars, à 3,5% sur un an, avait fait craindre à certains investisseurs que la Réserve fédérale ne décide de serrer encore la vis des taux pour ramener les prix dans le rang.
"Même s'il (Powell) nous a rappelé que la Fed se déterminerait en fonction des données macroéconomiques, il a aussi indiqué qu'il s'attendait toujours à ce que l'inflation redescende et que les taux baissent", a ajouté Sam Stovall.
Wall Street a aussi salué la décision des banquiers centraux de ralentir la réduction du bilan de la Fed. Cela va sensiblement diminuer le volume de bons du Trésor que le marché doit absorber chaque mois pour se substituter à la Fed.
"Cela revient un peu à avoir baissé les taux, parce que cela ôté de la pression au marché obligataire, ce qui va aussi bénéficier aux actions", selon Sam Stovall.
Le rendement des emprunts américains à 2 ans s'est ainsi brutalement détendu, à 4,87%, contre 4,96% la veille en clôture.
Ce reflux et la perspective d'une baisse des taux de la Fed, même si l'échéance est incertaine, ont d'abord bénéficié au secteur technologique, reparti au pas de charge, à l'image de Nvidia (+3,34%), Amazon (+3,20%) ou Apple (+2,20%), dont les résultats étaient attendus après la clôture.
Mais le mouvement s'est propagé bien au-delà, notamment aux valeurs dites cycliques, c'est-à-dire sensibles à la conjoncture, telles Walt Disney (+1,95%) ou Nike (+2,31%).
Phénomène rare, l'indice Russell 2.000, qui rassemble les plus petites capitalisations de la place new-yorkaise, a fait mieux (+1,72%) que les trois vedettes de la cote, Dow Jones, Nasdaq et S&P 500.
Le groupe de cinéma et de télévision Paramount Global a jailli (+13,05%) après que le Wall Street Journal a fait état d'une offre de rachat de 26 milliards de dollars formulée conjointement par le gestionnaire d'actifs Apollo Global Management et Sony.
Sollicité, Sony s'est refusé à tout commentaire.
Le fabricant de semi-conducteurs Qualcomm a eu le vente en poupe (+9,74%), après la publication de résultats et prévisions au-delà des anticipations. L'entreprise de San Diego (Californie) a notamment été soutenu par des ventes au secteur automobile.
Le constructeur de véhicules électriques Rivian est parti pied au plancher (+6,73%), après avoir révélé que l'Etat d'Illinois allait débloquer une enveloppe de 827 millions de dollars pour permettre au groupe d'agrandir son usine de Normal (Illinois).
Le laboratoire Moderna a paradé (+12,68%) malgré un chiffre d'affaires inférieur de plus de 90% sur un an. Les investisseurs ont retenu la perte nette moins importante que prévu, notamment grâce à une maîtrise des coûts fixes.
Le groupe de Cambridge (Massachusetts) attend le feu vert de l'Agence américaine du médicament (FDA) à son vaccin contre le virus respiratoire syncytial (VRS), qui doit lui permettre de doper ses revenus, fortement contractés après le sursaut de la pandémie de coronavirus et des vaccinations de masse.
Le loueur de véhicules Avis a surfé (+20,07%) sur un chiffre d'affaires plus élevé que ne le voyait le marché. La perte a, elle aussi, été plus élevée qu'anticipé, du fait notamment de dépréciations importantes liées à la réduction de sa flotte.
La plateforme de livraison de repas DoorDash (-10,32%) a eu beau afficher une croissance supérieure aux projections et une perte sensiblement réduite par rapport à la même période de l'an dernier, Wall Street a gardé en tête ses prévisions pour le trimestre en cours, jugées décevantes.