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Plafonner le nombre de vols à Brussels Airport n'entraînerait pas nécessairement un bain de sang social, comme le craignent certaines organisations patronales et syndicales. La limitation des vols (et notamment des vols de nuit) créerait à terme des emplois supplémentaires, selon le mouvement écologiste Bond Beter Leefmilieu (BBL), qui se fonde sur une étude menée par le bureau d'études Transport & Mobility Leuven (TML).
L'étude a analysé les répercussions d'une limitation du nombre de vols à 220.000 par an (à partir de 2024) et d'une interdiction des vols de nuit (à partir de 2025). Si ces mesures ont un impact négatif à court terme, avec une perte potentielle de 1.600 à 1.900 emplois en cas d'interdiction totale des vols de nuit, l'effet à long terme serait "minime", représentant une baisse de 0,1 à 0,2% de l'emploi total. Le bureau d'études précise qu'il s'agirait moins de licenciements que d'emplois créés en moins par rapport à un scénario sans limitation des vols.
En outre, certains vols de nuit pourraient être reprogrammés de jour, avance l'organisation de protection de l'environnement. Les interventions à l'aéroport pourraient, qui plus est, générer des emplois supplémentaires dans d'autres secteurs. "On peut facilement remplacer les vols de moins de 600 kilomètres par des trajets internationaux en train, ce qui permettrait d'économiser jusqu'à 30.000 vols par an", expose Jasper Wouters, de BBL. "L'étude révèle que le rail emploie davantage de personnes par passager-kilomètre que l'aviation. L'emploi pourrait donc même augmenter."
Ces limitations auraient également des effets bénéfiques sur la santé et l'environnement, évalués à près de 400 millions d'euros par an. Le mouvement exhorte dès lors le gouvernement flamand à privilégier la santé des riverains et des travailleurs lors de la décision relative au nouveau permis d'environnement de l'aéroport, "plutôt que les intérêts financiers de Brussels Airport Company".