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Emmanuel Macron prévoit une nette amélioration de la croissance française au second semestre 2024 et défend sa politique de l'offre, disant vouloir maintenir le cap des réformes afin de redresser les finances publiques, dans un entretien publié mercredi par L'Express.
"Sur le plan de la croissance, on devrait avoir un deuxième semestre 2024 bien meilleur. L'inflation, par ailleurs, a atterri de manière très rapide, beaucoup plus rapide que par le passé. (...) Et ce, sans entrer en récession", a déclaré le président de la République.
Après 2,5% en 2022, la croissance du produit intérieur brut (PIB) a fortement ralenti l'an dernier, à 0,9%, dans un contexte d'inflation et de taux élevés. Elle a atteint 0,2% au premier trimestre de 2024.
En raison de recettes plus faibles que prévu, le déficit public s'est creusé à 5,5% du PIB en 2023, contre 4,9% attendus. Pour 2024, il devrait atteindre 5,1%, plus que l'objectif initial de 4,4%.
"Hormis une dérive des dépenses initialement prévues qui est du fait des collectivités locales, il n'y a pas de dérapage de la dépense de l’Etat, son budget est même plutôt sous-consommé", s'est défendu Emmanuel Macron.
Il a réitéré son ambition de ramener le déficit public sous le seuil de 3% du PIB en 2027, dans les clous européens.
Pour 2024, 10 milliards d'euros d'économies dans les dépenses de l'Etat ont déjà été actés et le gouvernement cherche 10 milliards de coupes supplémentaires à réaliser.
"Est-ce qu’il fallait changer de politique? La réponse est non. Constance, cohérence, confiance: on garde le cap, car notre stratégie est la bonne", a affirmé le président français, défendant ses réformes économiques et sa stratégie politique caractérisée notamment par des baisses d'impôts.
- Un Choose France français -
"On va garder la même politique avec pour objectif, dans les années qui viennent, de pouvoir reprendre la baisse du déficit, revenir sous les 3% comme prévu au niveau européen d’ici à 2027 et commencer à réduire la dette", a-t-il poursuivi.
Malgré des finances publiques dégradées, Emmanuel Macron a répété son engagement de réduire de 2 milliards d'euros les impôts des classes moyennes en 2025.
Le président de la République s'est félicité par ailleurs du record de 15 milliards d'euros d'investissements étrangers, pour 10.000 emplois à créer, enregistré la semaine dernière au 7ème sommet Choose France au château de Versailles.
"En parallèle, il existe une véritable politique de réindustrialisation et d’investissement des entreprises" françaises, a-t-il souligné, citant Blue Solutions, filiale du groupe Bolloré qui construira une usine de batteries dans l'est, ou le groupe pharmaceutique Sanofi qui investira un milliard d'euros à Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne).
M. Macron a annoncé, sans autre précision, le lancement prochain d'un "sommet Choose France dédié aux entreprises françaises" investissant en France, "pour mieux valoriser ce choix du site productif France".
Il a enfin déclaré que "dix nouvelles usines vont sortir de terre dans les prochains mois": il s'agit de start-up, PME et ETI françaises, lauréates de la dernière vague de l'appel à projets "Première usine" du plan France 2030, qui vise à encourager l'innovation.
Ces usines produiront notamment, a énuméré M. Macron, "de l’acier décarboné" à Fos-sur-Mer (Provence-Alpes-Côte d'Azur), "des composites" à Pont-Sainte-Maxence (Hauts-de-France) ou Avrillé (Pays de la Loire) "ou encore des moteurs pour satellites" à Palaiseau (Ile-de-France).