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Grève à la SNCF autour des primes JO: jour de galère pour les usagers des trains de banlieue

La journée de grève à la SNCF en Ile-de-France a engendré de grosses perturbations mardi pour les usagers des RER et des trains de banlieue qui ont dû s'armer de patience et faire preuve d'imagination pour atteindre leur destination finale.

"J'ai pris le train à 08H40 à Fontainebleau (sud-est de Paris) alors que je commence à 12H15, donc là je suis en train de me rendre au travail et je vais arriver beaucoup plus tôt", soupirait en début de journée Josiane Dipita, réceptionniste de 33 ans et usagère du RER D, le plus durement touché par le mouvement de grève.

Sur cette ligne, seul un train sur cinq circule mardi par rapport à d'habitude, et encore, seulement aux heures de pointe. Pour autant, Mme Dipita dit "comprendre" la grève des cheminots.

Sylvain Léonard, chargé de mission à l'Office national des forêts habitant près de Melun (sud-est de Paris), a lui décidé de prendre une chambre d'hôtel dans la capitale lundi soir pour être sûr de pouvoir rejoindre l'aéroport Roissy-Charles de Gaulle, au nord, mardi.

"J'ai du mal à comprendre la globalité des revendications", concède-t-il, sceptique sur le bienfondé du mouvement.

"Il est 10H00, je suis déjà debout depuis 07H00. Je ne suis pas encore arrivé pour aller à Ivry-sur-Seine. Je pense que je n'ai plus d'espoir de continuer. Je crois que je dois repartir", lâche, fataliste, en gare de Melun, Flavien Backala, technicien de maintenance.

Vers 09H00, on a compté 480 kilomètres de bouchons en Ile-de-France, un cumul exceptionnel selon le site de la direction des routes de la région Sytadin.

Cette démonstration de force des cheminots est organisée à la veille d'une réunion sur les primes allouées aux agents qui seront mobilisés pendant les Jeux olympiques et paralympiques (JOP).

La classe politique, notamment à droite et à l'extrême-droite, s'est empressée de dénoncer une grève "insupportable", initiée par des "privilégiés", s'en prenant aux syndicats de la SNCF.

Cette grève est "préventive" et "n'est pas acceptable", a estimé le ministre des Transports Patrice Vergriete mardi lors d'une séance de questions au gouvernement à l'Assemblée, renvoyant la direction et les syndicats à leurs responsabilités, tout en estimant "légitime" la demande de compensation des agents de la SNCF.

- Pression sur la direction -

La CGT-Cheminots a dénoncé dans un communiqué la lenteur de la direction pour finaliser son offre, alors que "les entreprises impactées directement ou indirectement par les JO ont déjà pris des mesures, soit unilatérales, soit négociées, depuis plusieurs semaines".

Cette grève a pour but de forcer la direction du groupe public à augmenter les primes, affirme le secrétaire fédéral de SUD-Rail Fabien Villedieu.

D'après lui, à ce stade, la SNCF ne propose que 50 euros bruts par jour travaillé pendant les Jeux olympiques (26 juillet au 11 août) et paralympiques (28 août au 8 septembre).

A la RATP, les négociations sont terminées depuis la semaine dernière. Les agents mobilisés toucheront en moyenne 1.000 euros brut par mois et la prime pourra aller jusqu'à 2.500 euros pour certains conducteurs du métro et du RER.

Les policiers et gendarmes travaillant en Ile-de-France pendant les compétitions toucheront eux 1.900 euros.

La présidente LR du conseil régional d'Ile-de-France et de l'autorité régionale des transports Ile-de-France Mobilités, Valérie Pécresse, a fustigé mardi sur X une "grève indéfendable".

"Si ces primes JOP sont légitimes, le chantage à la grève lui ne l'est pas, surtout dans un grand service public qui devrait avoir les usagers au cœur. Les demandes des cheminots doivent rester financièrement responsables", a-t-elle commenté.

Parallèlement, plusieurs syndicats des agents des aéroports parisiens ont déposé un préavis de grève pour mardi, mais les perturbations du trafic ont été limitées, selon ADP.

Le mouvement de grève au sein du gestionnaire des aéroports, le Groupe ADP, mais suivi aussi par autres employés du secteur aéroportuaire, "n'entraîne pas de modification substantielle de nos activités", a indiqué le directeur financier d'ADP, Philippe Pascal, lors de l'assemblée générale de l'entreprise à Paris: "Pas de difficulté à ce stade."

Les syndicats CGT, CFDT, FO et Unsa du Groupe ADP demandent "un plan d'embauche d'urgence", "l'ouverture immédiate de négociations des grilles avec revalorisation" et "une gratification homogène pour tous les agents" travaillant pendant les JOP.

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