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A 30 ans et sept longs métrages derrière lui, Xavier Dolan fait le point dans "Matthias et Maxime", en salles mercredi en France, un film de potes dans lequel il célèbre l'amitié, en se faisant moins abrasif que par le passé.
Habitué de la Croisette depuis ses débuts, le jeune prodige québécois est venu présenter son 8e opus en compétition à Cannes au printemps dernier. C'était la troisième fois qu'il était en lice pour la Palme d'or, après "Mommy" (prix du jury en 2014) et "Juste la fin du monde" (Grand Prix du jury en 2016). S'il est reparti bredouille, il semblait ravi de cette aventure collective, posant avec entrain au milieu de sa bande.
Après l'accueil mitigé de son film américain "Ma vie avec John F. Donovan", Xavier Dolan a opté pour un film plus intimiste, ancré au Québec, sur un groupe d'amis.
L'occasion de revoir des acteurs qui lui sont chers comme Anne Dorval, la mère de "Mommy", et d'en découvrir de nouveaux comme Gabriel D'Almeida Freitas, humoriste québecois qui incarne Matthias.
Comme pour "Tom à la ferme" (2013), Xavier Dolan est derrière et devant la caméra, jouant le rôle de Maxime, un jeune homme aux relations conflictuelles avec sa mère qui veut partir en Australie.
Construit comme un compte à rebours sur quelques jours, le film traite d"amour, d'ambiguïté, de quête de soi, de trouver sa place, expliquait Dolan à Cannes, à propos de ce tableau enlevé de la post-adolescence.
C'est un baiser échangé, pour les besoins d'un film amateur, avec son ami Matthias, en couple avec une jeune femme, qui va changer la donne et modifier leurs relations, perturbant aussi l'équilibre de ce groupe.
Œuvre chorale, le huitième film de Xavier Dolan reprend des thèmes chers au jeune cinéaste (relations à la mère, désirs réprimés, attirances, questionnement sexuel) mais se démarque par une forme moins ampoulée (le film a été tourné en partie à l'épaule). Oubliés les ralentis, l'esthétique pop ou l'usage de la musique devenu une de ses marques de fabrique.
Le film laisse beaucoup de place aux dialogues avec des personnages s'invectivant en québécois dans une première partie avant de laisser la place aux silences et aux non-dits.