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Ce samedi à 18h00 sur Bel RTL, l'émission Place Royale a proposé un échange avec Mario Danneels. Il a été le premier à dévoiler l’existence de la fille cachée du Roi Albert II, Delphine. Plus de 20 ans après la parution de sa biographie de la Reine Paola, le journaliste revient sur la situation suite à la décision de justice rendue publique cette semaine qui attribue à Delphine le titre de Princesse de Belgique et le prédicat d’altesse royale. Il a répondu aux questions de notre présentateur Thomas de Bergeyck.
Thomas de Bergeyck: Quel est votre sentiment à l’annonce du fait que Delphine devient maintenant Princesse de Belgique?
Mario Danneels: Je suis ravi pour elle. C’est une victoire hors du commun. Personne ne croyait que Delphine allait l’atteindre. Très peu de personnes, même d’experts juridiques, ne croyaient en ses chances quand elle a entamé la procédure de reconnaissance en paternité il y a 7 ans. Elle a connu beaucoup d’obstacles qu’elle a dû vaincre. Mais elle a toujours persévéré. Il n’y a rien qu’on ne peut pas admirer. Donc chapeau et énormément de respect!
Thomas de Bergeyck: Avez-vous le sentiment d’avoir des responsabilités dans cette histoire?
Mario Danneels: La seule chose pour laquelle je me suis senti un peu responsable et à l’époque coupable, c’est que le roi Albert a coupé le lien avec Delphine peu après la parution de mon livre en ’99. Quant à la reconnaissance même, comme fille du Roi et maintenant comme Princesse, c’est Delphine elle-même qui s’est battue pour ça. La responsabilité de cette triste saga qui a duré 21 ans est à mettre au compte du Roi Albert qui a continué de nier à la Princesse Delphine son identité et son besoin pour la vérité et la clôture.
Thomas de Bergeyck: Avez-vous des regrets ou êtes-vous plutôt fier de tout ce qui s’est passé?
Mario Danneels: Je ne suis pas fier, c’est Delphine qui a mené le combat et pas moi. Mais je suis toujours fier de la biographie de la Reine Paola que j’ai écrite. Et je suis fier d’avoir eu le courage de dire la vérité. C’était nécessaire pour mieux la comprendre, mieux comprendre la personnalité et le passé de la Reine. C’est la raison pour laquelle j’ai écrit cette biographie à l’époque. Je referais exactement la même chose aujourd’hui. Ce n’était pas un livre à scandales comme on l’a dit à l’époque. Si j’avais voulu écrire un livre à scandales, j’aurais écrit tout un chapitre et pas seulement une petite phrase qui ne mentionnait même pas son nom. Mon livre reste un beau portrait d’une femme et d’une reine souvent très mal comprise.
Thomas de Bergeyck: Avez-vous une pensée pour la Reine Paola aujourd’hui?
Mario Danneels: Elle aussi est une victime dans toute cette affaire et j’ai de la compassion pour elle. Delphine n’a jamais demandé d’être dans cette situation mais la Reine Paola ne l’a pas demandé non plus. Toutes les deux ont souffert. C’est une cicatrice pénible pour la Reine mais c’est une cicatrice que son mari a laissée ouverte pendant trop longtemps.
Thomas de Bergeyck: Avez-vous encore des contacts avec Delphine Boël aujourd’hui?
Mario Danneels: Quelques années après la parution de mon livre j’ai pris contact avec elle. Je voulais lui dire pardon d’avoir bouleversé sa vie comme ça. Nos conversations resteront privées mais je peux dire que c’est quelqu’un de magnifique et de très sympathique.
Thomas de Bergeyck: Que lui souhaitez-vous?
Mario Danneels: Qu’elle trouve la paix! Que son exemple puisse aider d’autres enfants dans sa situation et que ses deux enfants Joséphine et Oscar puissent s’épanouir sans le manteau étouffant du secret et la stigmatisation avec laquelle elle a dû vivre elle-même pendant si longtemps.