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"Maladie économique": notre monde souffre de GIGANTISME

Le livre "Gigantisme" de l'économiste Geert Noels est désormais disponible. "On m’a dit que gigantisme est surtout utilisé dans le monde médical pour faire référence à la croissance démesurée d’un être humain. Mais pour moi, c’est aussi une maladie économique", dit-il dans un entretien accordé au journal L'Echo. Alors qu'on s'attend à entendre un professionnel parler de croissance, agrandissement et rentabilité, celui-ci pense qu'il est urgent de ralentir, se décentraliser, dégonfler. Selon lui, tout est devenu trop grand: les géants du net comme Google ou Amazon, les hôpitaux, les écoles, les bibliothèques et jusqu'au clubs de foot. "Le jeu économique n’est plus loyal, certaines choses ont complètement déraillé. Comme dans le football, ceux qui écrivent les règles ont tendance à favoriser les grands clubs. En Champions League, seules quelques grandes nations dominent la compétition", illustre-t-il.

Ces concentrations de pouvoir entraîne une déshumanisation avec le danger qu'un jour, "les gens vont complètement rejeter le jeu". Et de citer les signes avant-coureur comme le phénomène des gilets jaunes. "Dans la France profonde, on a sous-estimé l’effet "hypermarchés". Les petits magasins ont disparu, les villages se sont vidés. Et les gens se sont déconnectés des décisions prises à Paris. La centralisation est allée trop loin", observe Geert Noels.

Dans la nature, certains arbres ont une croissance plus rapide que d’autres, mais ce ne sont pas les arbres les plus costauds

Fermer des petites écoles, hôpitaux ou bibliothèques pour les concentrer en quelques grands établissements dans de plus grandes localités est économiquement positif mais négatif sous de nombreux aspects sociaux, qui finiront par ailleurs par avoir indirectement un coût pour la société. "Les chiffres montrent que les petites écoles, contrairement aux grands établissements, n’ont pas de problèmes de racisme ou de harcèlement. Quand j’étais enfant, j’ai presque lu tous les livres de ma petite bibliothèque à Borgerhout. Aujourd’hui, les bibliothèques sont gigantesques, presque des usines. Est-ce vraiment la solution pour donner l’envie de lire dans les quartiers où c’est nécessaire?", s'interroge l'économiste, fondateur d'une société de gestion de patrimoine.

Selon lui, les mastodontes d'internet comme Google ou Amazon devraient être démantelés. Cela favoriserait la concurrence et donc l'innovation. Les autorités ont commis une grosse erreur en ne scindant pas le géant des années 90, Microsoft, juge-t-il

En finir avec le capitalisme et la croissance ? "Cela n’a pas de sens. Parce que la croissance économique, ce sont les avancées technologiques. Chaque jour, on veut résoudre les problèmes du climat, trouver des remèdes contre des maladies… Chacun, dans son métier, doit vouloir améliorer les choses. C’est cela la croissance. Pas une croissance dopée artificiellement par la dette", pense le spécialiste. Bref, c'est en prenant des mesures qui corrigent le système qu'on pourra le maintenir. "Dans la nature, certains arbres ont une croissance plus rapide que d’autres, mais ce ne sont pas les arbres les plus costauds. Ce sont les arbres à la croissance plus lente qui sont les plus résistants", apporte-t-il en guise d'allégorie.

L'entretien complet est à lire sur L'Echo

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