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La plupart des massages cardiaques réalisés en urgence sont effectués par des proches de la victime. Il arrive que de telles réanimations doivent été réalisées par un inconnu dans la rue. Dans ce cas-là, les femmes ont 27 % de moins de chances qu’un homme de recevoir un massage cardiaque. Une vie est en jeu mais la pudeur joue.
Les maladies cardiovasculaires sont la principale cause de décès chez les femmes en Europe. Cependant, en cas de crise cardiaque en rue par exemple, elles ont 27 % de chances en moins de recevoir un massage cardiaque comparé à un homme. C'est le résultat d'une étude menée en 2017 par l’Université d’État de Pennsylvanie aux États-Unis Il s'agit pourtant de l'aide primordiale qui augmente considérablement les chances de survie.
Les gens ont l’impression qu’on pourrait les juger
Cet écart des genres face à ce geste essentiel de premier secours serait fortement lié au fait que les femmes ont des seins. C'est la gêne, la pudeur, qui semble refroidir certaines personnes. "La première raison serait une sorte de pudeur, ce que l’on appelle la pudeur thoracique. C’est-à-dire que les femmes, si on va les dénuder, on va exposer les seins de la femme et cela peut être une limite bien entendu parce que les gens ont l’impression qu’on pourrait les juger, voire pire dire que c’est une agression sexuelle ou un viol", explique Christophe Scavée, cardiologue aux cliniques universitaires Saint-Luc à Bruxelles. "Pour cette raison-là, on sait que statistiquement il y a moins de réanimation des femmes", ajoute le spécialiste.
Pour beaucoup, il y a effectivement une barrière en raison de l'intimité ou la crainte de paraître inapproprié ou intrusif. Même lorsque cela est nécessaire pour sauver une vie. Cette gêne peut entraîner des retards dans l'administration des soins nécessaires en cas d'urgence cardiaque, ce qui peut réduire les chances de survie de la personne concernée.
Dans les cours de réanimation cardio-respiratoires, les mannequins sont masculins dans la plupart des cas. Il n'y a pourtant pas de différence de geste: il s'agit d'appuyer au milieu du thorax, au rythme de 100 à 120 fois par minute.