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"J'étais en panique totale": comment accompagner les personnes atteintes de schizophrénie… et l'entourage?

Il y a quelques jours, un homme a tenté de s'introduire au 16 rue de la Loi avec un couteau. Un suspect atteint de schizophrénie et qui a été hospitalisé déjà plusieurs fois. Ses parents se disaient d'ailleurs démunis face à cette situation. Alors comment ces patients sont-ils pris en charge et de quelle façon peut-on accompagner leur entourage?

Notre équipe a pu pénétrer dans le service psychiatrique de l'hôpital Erasme. L'accès y est sécurisé, les couloirs filmés et le calme y règne. Tout est fait pour s'y relaxer. "Il y a des chambres, il y a des lieux d'espace, des lieux occupationnels, des lieux de relaxation. Il y a toute une série d'outils qu'on utilise au-delà de l'aspect strictement médical de la prise en charge", explique Pierre Oswald, directeur du service.

Il existe trois types d'hospitalisation différents: l'hospitalisation volontaire, c'est la plus répandue. L'hospitalisation sous contrainte. Elle est imposée par la justice, le patient sort après un avis médical. La dernière s'appelle l'internement. Elle arrive si le patient, conscient de ses actes, a commis un délit. Il est alors envoyé dans un hôpital psychiatrique sécurisé. Le patient y entre ou en sort seulement si la justice l'y autorise.

"Comment aider mon proche?"

Certaines maladies sont plus difficiles à traiter que d'autres. C'est le cas de la schizophrénie. Joëlle a une personne malade dans son entourage. Elle a déclaré la maladie il y a trois ans. Complètement démunie face à des crises à répétition, les urgences n'ont pas pu l'aider à la prendre en charge.

"Je ne cherchais pas spécialement un diagnostic, mais je voulais savoir comment accompagner mon proche. Comment faire pour l'aider un peu à s'apaiser ? Et moi-même aussi m'apaiser parce que j'étais moi-même en état de panique totale."

Joëlle s'est alors tourné vers Similes, une association spécialisée: "Nous étions les seuls à nous occuper des familles. C'est-à-dire des parents, de l'entourage des personnes qui se retrouvent handicapées. Et donc, ce qui est important, c'est que justement, ces personnes-là ne sont pas écoutées dans les lieux de soins vu que le soin s'adresse à un individu seulement."

"Se faire aider le plus tôt possible"

Or, une fois l'hospitalisation arrivée à son terme, c'est l'entourage qui reprend le suivi quotidien. Tout l'équilibre familial en pâtit.

"C'est toute la famille qui est perturbée et impactée. Mais le proche a besoin de sa famille. Le proche a besoin de soutien", témoigne encore Joëlle.

En Belgique, plus de 100.000 personnes sont touchées par la schizophrénie. "Très souvent, les familles attendent trop longtemps avant de demander de l'aide. Alors ça ne veut pas dire que l'aide est tout le temps disponible. Il n'y a pas assez de médecins. Il n'y a pas assez de soignants en santé mentale. Mais globalement, le message à faire passer, c'est d'appeler, d'avertir, de se faire aider le plus tôt possible", avance Pierre Oswald.

Selon l'Organisation mondiale de la santé, la schizophrénie est une des maladies qui entraînent le plus d'invalidités. Alors, pour le patient comme pour son entourage, il est primordial de savoir demander de l'aide.

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