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C'est la fin des nominations pour les enseignants. Désormais plus aucun professeur ne deviendra statutaire en Fédération Wallonie-Bruxelles. Les nouveaux engagés recevront un contrat à durée indéterminée. Mais d'où venait ce régime des nominations ? En quoi était-il important pour les enseignants ? Quels en étaient les avantages et les inconvénients ?
Etre nommé était un objectif pour bon nombre de jeunes enseignants , mais la nomination des professeurs est en passe de disparaître. Revenons au début de l'histoire de cette nomination : elle a été mise en place à la fin de la Seconde Guerre mondiale pour garantir la stabilité du nombre d'enseignants, un meilleur salaire et une meilleure pension. Être nommé, c'est obtenir la sécurité de l'emploi après avoir fait ses preuves.
Pour mieux comprendre, nous avons réuni deux enseignantes. Lydie Fourneau est professeure depuis plus de deux ans et elle n'est pas nommée. Angel, professeure depuis 18 ans, est nommée. "Une fois que je suis nommée, à part une erreur, une faute très grave, je suis nommée. C'est vraiment une sécurité pour moi, une tranquillité de me dire que je peux envisager des choses, faire des projets, parce que j'ai cette stabilité-là", explique-t-il.
De son côté, Lydie n'a pas la garantie d'avoir une place fixe, ce qui peut l'impacter financièrement. "On met une partie de côté en sachant que du jour au lendemain, ça peut arriver, surtout que les réaffectations sont censées arriver le 15 octobre. Là, elles ont eu du retard. Elles sont arrivées en novembre. C'était trop tard pour faire une demande de chômage complémentaire", note cette enseignante.
Mais pour Angèle, tout n'est pas rose, même lorsqu'on est nommée. "Mon salaire arrive tous les mois, mais il n'empêche que si on perd des élèves, si on perd des heures, il faut retrouver de l'emploi, parce que je ne peux pas être payée à rien faire, ce qui est tout à fait logique. Donc, ça veut dire que si je perds 6 heures, il faut qu'on me trouve des heures ailleurs. Et les répercussions se font sentir sur les horaires des profs en nomination. Il y a eu une réaffectation dans une autre école d'une prof qui avait perdu des heures et qui a été réaffectée dans notre école. Donc, j'ai perdu du jour au lendemain. La direction m'a appelée dans son bureau pour me dire que je n'avais plus que 6 heures sur les 14. Les élèves qui disent 'Madame, vous nous abandonnez'. En fait, je n'abandonne pas, je n'ai pas choisi", témoigne-t-elle.
Avec les nouvelles réformes, les enseignants déjà nommés garderont leur statut. Les autres seront engagés sous un contrat à durée indéterminée spécifique. Une situation encore floue pour tous les acteurs de l'enseignement. "Si on savait exactement ce que contient ce CDI, ce serait une bonne chose. Parce qu'en plus, je vous le dis, on ne le comprend pas vraiment".