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25% des patients souffrant de graves lésions cérébrales montrent des signes de conscience

Une étude menée par un Professeur de l'Université de Liège (ULiège) révèle que des patients souffrant de graves lésions cérébrales peuvent manifester des signes de conscience, alors qu'ils sont incapables de bouger ou de parler. Ces résultats bouleversent la compréhension de ces états de conscience et soulèvent des questions éthiques et cliniques majeures.

Le Professeur Laureys de l'ULiège a démontré dans une étude que des patients souffrant de graves lésions cérébrales ont manifesté des signes de conscience.

Lorsqu'on examine ces patients par imagerie cérébrale, notamment par IRMf (imagerie par résonance magnétique fonctionnelle), et qu'on leur demande d'effectuer des tâches mentales complexes, certains montrent des réponses cognitives, suggérant une forme de conscience sous-jacente. 

Ces patients, souvent dans le coma ou en état d’éveil non-répondant (anciennement appelé état végétatif), pourraient en réalité être plus conscients que ce que les tests cliniques traditionnels révèlent.

Une étude révélatrice sur la dissociation cognitivo-motrice

L'étude a impliqué 353 adultes souffrant de troubles de la conscience à la suite de graves lésions cérébrales, généralement dues à des traumatismes crâniens ou à des arrêts cardiaques.

Parmi les 241 patients incapables d'effectuer des tâches motrices, 25 % ont néanmoins pu réaliser des tâches cognitives liées à la motricité, telles qu'imaginer des mouvements, comme le fait d'ouvrir et fermer une main. 

Cela montre une dissociation entre les capacités cognitives et la réponse motrice, suggérant que ces patients peuvent avoir une conscience cachée.

Implications éthiques et cliniques

"Nous avons désormais l'obligation éthique de nous engager auprès de ces patients et d'essayer de les aider à interagir avec leur environnement", a déclaré le Dr Nicholas Schiff, neurologue ayant participé à l'étude.

Pour le Dr Yelena Bodien, auteure principale de l'étude "ces résultats soulèvent des questions éthiques, cliniques et scientifiques cruciales : comment exploiter cette capacité cognitive invisible pour établir un système de communication et promouvoir la guérison ?"

Les résultats de cette recherche devraient également orienter de futures études vers le développement de méthodes plus accessibles pour détecter la dissociation cognitivo-motrice dans un plus grand nombre de centres cliniques. 

"Cela change la donne"

Ces méthodes pourraient révolutionner le traitement des patients souffrant de troubles de la conscience, comme l'a souligné le Dr Olivia Gosseries, co-directrice du Coma Science Group : "Cela change la donne pour le traitement des patients souffrant de troubles de la conscience."

"L'absence de réponse n'est pas synonyme d'inconscience et elle est beaucoup plus fréquente que ce que nous pensions au départ. Certains patients semblent inconscients et pourtant, nous constatons qu'ils conservent leurs capacités cognitives" affirme le DR Gosseries.

Cette étude, menée en collaboration avec plusieurs centres médicaux universitaires, dont le Centre du Cerveau au CHU de Liège, pourrait marquer un tournant dans la prise en charge des patients présentant de graves lésions cérébrales. 

Les chercheurs espèrent que ces nouvelles connaissances mèneront à des pratiques cliniques mieux adaptées à la réalité des capacités cognitives des patients.
 

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