Accueil Actu Magazine Hi-Tech

La seule marque de smartphones qui tient tête à Samsung et Apple, c’est elle : Xiaomi a sorti deux nouveaux modèles, quelles sont ses ambitions ?

Je vous en parlais récemment avec les rumeurs de départ d’Oppo : le marché du smartphone, pourtant très vaste et très valorisé, est tout aussi complexe. Beaucoup de prétendants, très peu d’élus. Vous l’ignorez sans doute, mais en Belgique, Samsung vend environ 50% des téléphones, devant Apple (entre 20 et 30%). Selon ces chiffres récents que j’ai pu consulter, les géants sud-coréens et américains sont donc dans les poches de 8 personnes sur 10 autour de vous (et probablement dans la vôtre). Il ne reste donc que des miettes depuis le départ de Huawei en 2019. Des miettes qu’essaie de se partager, principalement, la concurrence chinoise. Et l’acteur qui s’en sort le mieux, c’est Xiaomi (1 poche sur 10 en Belgique, donc 10% des ventes, c’est pas mal !). En marge du lancement à Berlin de leur dernier smartphone, le Xiaomi 13T et 13T Pro, j’ai pu m’entretenir avec celui qui est responsable de la filiale Benelux depuis deux ans, Michael Cige. 

Xiaomi, ça représente quoi en 2023 ? 

L’entreprise chinoise peut être qualifiée d’hyperactive. Le mot diversification, elle le tient bien : elle commercialise environ 2.000 références dans l’électronique grand public, dans des domaines très variés (lampes, bouilloires, ventilateurs, TV, etc). Chaque pays peut choisir les produits qu’il commercialise, mais il y a des incontournables : c’est effectivement avec les smartphones, les montres/bracelets d’activité, les écouteurs sans fil et… les trottinettes électriques, que Xiaomi trouve son public le plus large. Sur ce dernier segment, d’ailleurs, Xiaomi est leader en Belgique, et monte en gamme : son dernier modèle, la 4 Ultra, coûte 999€ !

Une nouvelle ère ?

Je vous l’ai dit : Xiaomi est solide 3e en Belgique. Avec 10% de parts de marché, une entreprise peut visiblement être considérée comme rentable et envisager sereinement l’avenir ; elle n’est donc pas dans la nécessité, après plusieurs années à perdre de l’argent dans la communication et le marketing, de croître rapidement pour survivre. 
Et cette sérénité se ressent. En effet, ce qui m’a frappé lors de l’évènement de septembre à Berlin, c’est que l’entreprise a fortement évolué au niveau de son image de marque : Xiaomi n’est plus la jeune entreprise que j’ai rencontrée il y a quelques années et qui me disait que son secret pour débarquer avec des prix si bas, c’étaient ses marges limitées à 5% sur l’ensemble de ses produits (une promesse des fondateurs de la marque, qui n’est plus vraiment d’actualité). 

Non, définitivement, en 2023, Xiaomi est un acteur majeur du smartphone. Selon mon expérience d’observateur de ce marché particulier depuis ses débuts, je dirais que ça me fait penser au moment où Huawei a commencé être une référence. D’ailleurs, depuis cette année, l’entreprise collabore avec Leica, le célèbre fabricant d’appareil photo, ancien partenaire de Huawei d’ailleurs. Un sacré bond en avant qui tient surtout, restons clairs, du marketing. En effet, les capteurs photos sont fabriqués par Sony (leader incontestable) : seules les lentilles sont développées et fournies par Leica, en plus du travail sur le traitement logiciel de photos, et la configuration des capteurs (ainsi que quelques filtres exclusifs, bien entendu). 

Edition numérique des abonnés

Et Xiaomi a également présenté à Berlin sa Watch 2 Pro à 269€ (entre autres choses, voir ci-dessus), intégrant Google Wear OS. Rebelotte : un responsable de Google sur scène est venu vanter les mérites de la nouvelle collaboration. 

Au-delà de ce partenariat, c’est aussi dans la manière de communiquer (plus internationale, moins centrée sur la Chine, plus professionnelle), que Xiaomi semble avoir encore grandi. Il est tout simplement plus ambitieux. C’est, selon moi et avec toutes les limites de ce que cela peut signifier, un momentum pour Xiaomi. L'avenir de Xiaomi en Belgique ? Continuer de grapiller des parts de marché à Samsung grâce à son positionnement tarifaire pertinent, et la construction d'un écosystème complet (montre, bracelet, smartphone, tablette, écouteurs... et tout le reste). 

Que vaut le Xiaomi 13T ?

Comme le S des iPhone ou le T des smartphones de OnePlus à l’époque, la lettre T des Xiaomi 13T et 13T Pro signifie que la marque veut rendre plus accessibles les innovations de la série 13 sortie au printemps dernier. En clair : vous avez quelques améliorations, mais c’est moins cher ! 

Edition numérique des abonnés

Durant la conférence de presse, Xiaomi a largement évoqué les capacités photographiques de ses nouveaux smartphones. Et elles sont importantes, soyons clairs. La théorie, d’abord : Leica est monté sur scène pour préciser comment fonctionnaient les 7 couches de lentilles asphériques et de filtres qui permettent de laisser entrer la bonne lumière mais de filtrer la lumière indésirable, pour faire simple. Tout ça est ajusté au nanomètre près, a-t-on appris. Ces lentilles permettent au capteur principal (50 MP), au zoom (50 MP également) et au grand-angle (12 MP) de fonctionner dans toutes les conditions lumineuses envisageables, tandis que le traitement logiciel est efficace. On peut par exemple choisir entre Leica Authentic pour un rendu proche de la réalité, et Leica Vibrant, pour avoir des couleurs plus vives et contrastées ; ou tout personnaliser soi-même). Et c’est du très bon boulot, d’après les comparatifs que j’ai pu mener. 

La puissance est au rendez-vous (une très bonne puce MediaTek Dimensity 9200+, 12 ou 16 GB de RAM, de 256 à 1 TB de stockage !), on s’en doute, mais il faut évoquer le très bon écran plat (et non courbé), avec une luminosité extrême de 2600 Nits héritée du 13 Ultra, un smartphone très haut de gamme de Xiaomi. 

Edition numérique des abonnés

Enfin, 4 options discrètes mais très intéressantes. La charge très (très) rapide de 120W qui permet de passer de 0 à 100% en 19 minutes. C’est un record à ma connaissance, tandis que Xiaomi promet des améliorations dans la gestion de la charge de la batterie pour la préserver (car a priori, elles s’abîment plus vite). Concernant les mises à jour Android, il y a 4 générations (donc 3 mises à jour vers Android 14, 15 et 16), peu d’entreprises osent s’engager à ce point. Il y a aussi, et ce n’est pas rien, la certification IP68 : les 13T résistent à une immersion de 30 minutes sous 1 mètre d’eau. Enfin, et ça rassurera certains : Xiaomi répare gratuitement l’écran en cas de dommage dans les 6 mois suivants l’achat. 

Après quelques jours d'utilisation, je constate qu'il manque une chose au 13T Pro par rapport à la concurrence haut de gamme (et plus chère...) : la charge sans fil. Pas un souci si vous n'y êtes pas habitué ; en revanche, si vous avez des chargeurs sans fil chez vous, au travail ou dans la voiture, ça peut être un frein. 

Edition numérique des abonnés

La vraie bonne affaire : le 13T à 649€

J’ai basé cet article principalement sur le 13T Pro, qui ne sera vendu en Belgique que dans sa version 12 GB de RAM + 512 GB de stockage interne (donc 899€ tout de même). Dès lors, le gros coup de Xiaomi, et on est sans doute sur le meilleur rapport qualité-prix de l’année, c’est le 13T de base, vendu 649€. Les compromis par rapport à la version Pro sont quasiment anecdotiques : la partie photo est identique (à part l’absence de vidéo 8k 10bits...), la puce est moins balaise (Dimensity 8200), la mémoire commence à 8 + 256 GB, le chargeur n’est "que" de 67W. Des "limites" toute relatives. C'est donc un sacré compromis trouvé par Xiaomi. Si 649€ est votre budget, allez-y les yeux fermés.
 

À lire aussi

Sélectionné pour vous