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"C'est dingue d'être toujours là, de faire des disques et de tourner": 30 ans après la sortie de "Smash", album du succès international, les Américains de The Offspring font encore rugir leurs guitares autour du monde.
Le guitariste Noodles - Kevin Wasserman pour l'état civil - arbore toujours à 61 ans sa coupe de cheveux bicolore d'un membre de la famille Addams qui aurait mis ses doigts dans la prise.
Et il est toujours surpris de remarquer dans le public un gamin coiffé comme lui. "J'ai eu les cheveux gris assez tôt, je me suis fait ces couleurs à partir de 30 ans", sourit le musicien, rencontré par l'AFP à Paris la veille du passage du groupe à Rock en Seine, festival aux portes de la capitale française.
C'est lui le dépositaire des riffs des tubes de "Smash" comme "Self esteem" ou "Come out and play". C'est d'ailleurs par ce dernier titre que commence la tournée actuelle.
La formation joue toujours ses grands classiques sur scène, mais ne regarde pas dans le rétroviseur.
Un nouvel album, "Supercharged" est annoncé pour le 11 octobre, avec deux singles sortis en éclaireur "Make it all right" et "Light it up", grimpés haut dans les classements du rock alternatif aux USA.
- "Parents au fond" -
Et qui ont été bien reçus ailleurs. "Au festival Hellfest en France cet été, les gamins ont aimé +Make it all right+", glisse Noodles.
Car oui le public de The Offspring, qui avait sorti son premier album éponyme en 1989, il y a 35 ans, se renouvelle: "les gamins devant, les parents au fond".
"Ça fait partie des vrais groupes iconiques d'une période, les années 1990, mais qui arrivent à traverser les époques. The Offspring, ce sont des tubes que s'approprient toutes les générations. C'est la marque des plus grands", salue pour l'AFP Matthieu Ducos, directeur de Rock en Seine.
Preuve de la vitalité de leur musique, leur précédent album "Let the bad times rolls", sorti pendant l'ère Covid en 2021, a été bien reçu.
Les morceaux sont toujours joués pied au plancher, tempo idéal pour les festivals, mais Noodles et le chanteur Dexter Holland, membres historiques, ne tombent pas pour autant dans le jeunisme.
Noodles avoue qu'il n'est pas sorti la veille de cette journée d'interview parisienne, monté rapidement dans sa chambre, pour voir "un film et se coucher tôt".
De même, ces artilleurs du punk-rock ne la jouent pas blasés quand on leur demande s'ils voient un artiste comme Yungblud comme un héritier. "On entend souvent des vieux groupes dire +ah, ça, ce jeune artiste l'a pris chez nous+, pas nous, on est flattés que des gens fassent la comparaison", balaie le guitariste.
- Tatouage d'Ed Sheeran -
The Offspring est désormais vanté par toutes les sphères musicales. Récemment Ed Sheeran les a rejoints sur scène pour jouer un morceau et Noodles ne s'en est pas remis.
"Il nous a raconté que le premier CD acheté avec son argent, c'était notre album +Conspiracy of one+ (2000) et il a un tatouage +The Offspring+ sur un flanc, il a soulevé son T-shirt pour nous le montrer, je ne voulais pas le croire", raconte-t-il ravi.
Brian May, guitariste de Queen, a aussi joué avec eux à l'occasion d'un festival. Quand on demande à Noodles s'il a eu l'impression à ce moment de s'inscrire dans la grande famille du rock, il lance: "Non ! Brian c'est une légende, quand on a répété avant avec lui, putain, il était bluffant, et tellement gentil avec ça".
Se voit-il toujours guitare en mains sur les scène au Japon ou au Mexique dans 20 ans ? "J'aimerais être devin et le savoir, tant que je pourrai le faire, je le ferai", commence-t-il. "Mais est-ce que les gens auront envie de voir un Noodles de 80 ans ? Je ne suis ni Mick Jagger, ni Keith Richards", s'esclaffe-t-il.