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La question du traumatisme subi par les victimes des inondations de 2021 en Wallonie, et ses conséquences encore actuelles, est la "grande absente du débat public", estime Quentin Noirfalisse, co-réalisateur du documentaire "Après la pluie", dont l'avant-première bruxelloise a lieu jeudi soir au Cinéma Aventure.
Les réalisateurs Quentin Noirfalisse et Jérémy Parotte, tous deux Verviétois, ont forcément été marqués par les événements de l'été 2021. Les inondations, sans précédent en Wallonie, avaient fait 41 morts et 2 milliards d'euros de dégâts.
Pour revenir sur ce drame, le duo a opté pour un documentaire au long cours qui se concentre sur deux aspects: les sinistrés et les causes liées au changement climatique ainsi qu'à l'aménagement du territoire. Le film suit les pas de plusieurs victimes, mais aussi d'une urbaniste, d'une chercheuse en hydrologie et d'un artiste inspiré par "l'appel de la crasse".
Le dérèglement climatique peut sans le moindre doute être rangé parmi les coupables de la catastrophe, soulignait jeudi Quentin Noirfalisse lors d'une interview accordée à l'agence Belga. "Le chercheur Xavier Fettweis, climatologue à l'ULiège, a établi que des précipitations de cette ampleur, aussi subites et en plein été, n'étaient pas possibles avant 2014", rappelle le réalisateur. "Cela se constate partout dans le monde, comme en Inde où la temporalité des moussons est en train de changer."
Quant aux sinistrés, "il y a un trouble post-traumatique qui n'est pas chiffré, mais que l'on a senti sur le terrain", témoigne Quentin Noirfalisse. "Des gens ont beaucoup de mal à se remettre des événements. Ils sont amaigris, ils ont des problèmes avec les assurances, pour la réhabilitation de leur maison... Et quand il pleut comme la semaine dernière, ils ont peur."
Le film, déjà présenté à Verviers et Liège, sortira en salles la semaine prochaine. Une diffusion télé est prévue fin novembre.