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Adriana Karembeu, mannequin et actrice slovaque, a écrit un nouveau livre. Elle est revenue sur les moments marquants et parfois douloureux de sa vie : les violences intrafamiliales dont elle a été victime, ses débuts dans le mannequinat, la naissance de sa fille...
Adriana est une femme accomplie et bien dans sa peau. Pour partager son vécu et montrer qu'il est possible d'aller toujours plus loin dans la vie, elle a publié un nouveau roman intitulé "Libre". "Aujourd'hui, je me sens libre, heureuse, et je pense que c'est important de dire ça. Pas seulement de raconter des bobos et des malheurs. Je voulais aussi raconter ma fille qui a complètement changé ma vie", explique-t-elle.
Vous dites que votre père a "bousillé une grande partie" de votre vie. Pourquoi ?
En fait, mes parents m'ont eu assez jeune, ils avaient 23 ans. C'est peut-être lié, peut-être pas. J'ai vécu des moments compliqués de six à quinze ans. Heureusement, mes grands-parents qui m'ont donné énormément d'amour et c'est probablement ça qui m'a donné la résilience pour me sauver.
Vous racontez dans votre livre plusieurs épisodes durant lesquels vous avez essayé de vous reconnecter à lui, mais ça n'a pas fonctionné.
Attention, je ne voulais pas que ce livre soit triste, mais voilà, ce chapitre est fermé pour moi et je n'ai aucune envie de revenir en arrière. Même pour l'écrire, c'était compliqué, car il fallait se replonger dans le passé.
Les liens que vous avez, par contre, sont ceux avec le mannequinat. Vous arrivez à Paris, sans attaches, vous découvrez "la ville lumière"…
Déjà, je viens d'un pays qui est tellement compliqué, un Pays de l'Est communiste. Le rideau de fer tombe et tout à coup, je découvre ça, c'est autre chose. C'est comme si j'avais atterri sur une autre planète. J'ai commencé à travailler seulement six mois après mon arrivée, mais tout était incroyable. C'était tellement une aventure humaine extraordinaire. J'ai appris énormément de choses sur moi, sur les ordres, sur la vie. Et puis j'ai commencé à vivre ma propre vie indépendante.
Vous comprenez que le métier de mannequin fasse encore rêver les jeunes garçons et les jeunes filles ?
Bien sûr, ça faire, c'est le même métier au monde. Et puis c'est la beauté. On a le droit de célébrer la beauté de partout, donc aussi la beauté de corps humain.
Si votre fille disait : "J'ai envie de faire comme ça aussi". Vous lui diriez quoi ?
Elle serait accompagnée par moi, partout. Je prendrai un appartement juste à côté jusqu'à 40 ans parce que moi, je n'ai pas eu cette chance, cette possibilité que mes parents en me suivant ou qui ne sont pas très loin ou que je pourrais demander conseil ou un soutien. Mais pour elle, je le ferai évidemment. C'est un métier merveilleux. Si jamais elle pouvait le faire ou si elle avait envie de le faire, oui, bien sûr.
Vous évoquez aussi votre histoire d'amour avec Christian Karembeu, footballeur et homme d'affaires. Pourquoi avez-vous gardé le nom de votre premier mari pour vos apparitions publiques ?
Parce que c'est mon nom de scène et j'ai passé les meilleures années de ma carrière avec ce nom. Du coup, c'est très compliqué de l'enlever, car ça fait partie de mon identité. J'ai le droit de le garder. Ce n'est pas à cause d'un souvenir bizarre ou juste par attachement avec mon ex-mari, cela fait partie de ma vie, même si régulièrement, je demande aux gens de m'appeler Adriana.
Vous évoquiez aussi votre corps, votre gagne-pain, qui change et qui vieillit.
Ça ne fait pas plaisir. On ne va pas dire "Tiens, je suis contente". Mais heureusement qu'on vieillit, si on n'était pas vieux, on ne serait pas là. Tout est compliqué pour une femme ou pour quelqu'un ou pour qui le corps est un instrument et un fonds de commerce, bien évidemment, mais on s'adapte et on accepte. En-tout-cas, moi, j'accepte et je m'adapte.
Aujourd'hui, je me dis que je suis jolie pour mon âge et c'est très bien ainsi. Et ça, c'est aussi un des messages du bouquin : soyez épanouis dans votre corps.
Quand avez-vous ressenti cette espèce d'épanouissement et cette sensation de bien-être ?
C'est vraiment très récent. Déjà, ma fille a enlevé toutes mes peurs et puis aussi parce que je vis ma vie de femme et je suis épanouie. Je suis indépendante, je gère ma vie moi-même et ça donne une espèce de force, c'est très jouissif.
Et puis il y a votre grossesse tardive...
J'aurais dû savoir qu'à 40 ans, on a 6 % de chances de tomber enceinte naturellement. Moi, je pensais qu'on peut faire la carrière, qu'on peut s'amuser, qu'on peut pousser ses limites. Et puis c'est faux parce qu'à partir de 35 ans, déjà, la chance de tomber enceinte est beaucoup plus petite qu'à 25. Et on ne sait pas assez si on a des difficultés, que tout marche très bien. On n'a pas idée. Et aussi est-ce qu'on veut un enfant, deux ou trois ? Donc si on décide à 40 ans, c'est déjà assez tard. Mais vous y allez quand même".
Même si je devais ne pas avoir l'air d'un enfant quelque part, je pensais à l'adoption... Même si c'était un sujet compliqué avec mon mari. Aujourd'hui, je suis trop contente. Ma fille est un miracle, elle est tellement merveilleuse.