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Guillotine et politique omniprésente: la Terreur exposée à Paris

La guillotine et la politique omniprésente dans l'espace public: la période de la Terreur, en 1793 et 1794, est exposée au musée Carnavalet-Histoire de Paris à partir de mercredi.

"Des expositions sur 1789, il y en a eu. Sur cette période-là de la Révolution française, pas beaucoup. Elle a laissé peu de traces monumentales", relevait l'historien Jean-Clément Martin lors de la présentation à la presse.

Du printemps 1793 à l'été 1794, après l'exécution de Marie-Antoinette puis Louis XVI, le régime révolutionnaire bascule dans une radicalité qui lui fait supprimer ses opposants et le maximum de traces de l'Ancien régime.

L'exposition s'ouvre sur les restes de la Constitution de 1791, démolie par un pilon en mai 1793, parce qu'elle conservait la monarchie. "Presque une pièce d'art contemporain", selon l'une des commissaires d'exposition, Anne Zazzo.

Plusieurs salles plus loin, c'est une authentique lame de guillotine "fin XVIIIe siècle", objet "particulièrement rare et donc précieux", sous vitrine et entre des murs rouges. L'exposition rappelle la sévérité de la justice d'exception qui régnait à Paris: sous la Terreur, un prévenu sur deux était condamné à mort. Et "Paris était truffé de prisons, toutes très remplies", décrit l'historien Guillaume Mazeau.

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DAMIEN MEYER

À côté de cette lame, une caricature de Robespierre "guillotinant le bourreau après avoir fait guillotiner tous les Français". Et un document où il n'a pu signer que les deux premières lettres de son nom, le 27 juillet 1794, avant d'être arrêté.

La vie du révolutionnaire est retracée dans "Robespierre, le sphinx mélancolique", bande dessinée de Makyo et Simone Gabrielli sortie aux éditions Delcourt fin septembre.

La Terreur est une période de foisonnement politique. "Paris était couvert d'affiches", remarque Anne Zazzo.

C'est le régime qui abolit une première fois l'esclavage, à la fois par conviction et par pragmatisme, face à la multiplication des révoltes. Et qui instaure une liberté totale de la presse, mais demande à son artiste officiel, le peintre Jacques-Louis David, de produire des images fortes pour influencer l'opinion.

L'une d'entre elles est le tableau du meurtre de Jean-Paul Marat, érigé en martyr. David chorégraphie aussi la Fête de l'Être suprême en juin 1794, pour instaurer un nouveau culte religieux qui fera long feu.

L'exposition est visible jusqu'au 16 février.

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