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Amin Maalouf était l'invité de 7h50 du Bel RTL matin ce mardi. Immense écrivain, secrétaire perpétuel de l’Académie française, Amin Maalouf vient de publier son nouveau livre "Le labyrinthe des égarés : l’Occident et ses adversaires".
À cette occasion, notre intervieweur Martin Buxant a interrogé l'écrivain sur la langue française et l'écriture inclusive, qui vise à adapter l'écriture pour assurer une égalité de genres. Cette technique s'illustre notamment par l'utilisation de points inclusifs, comme dans cet exemple: étonné·e.
Martin Buxant: Vous êtes également ce qu'on appelle un "immortel". Vous êtes membre de l'Académie française. Vous avez été élu à la tête de cette Académie française le 28 septembre dernier. L'Académie française existe depuis 400 ans. Votre rôle, votre charge, c'est quoi? Vous êtes le défenseur de la langue française dans le monde?
Amin Maalouf: Il y a la défense, il y a aussi la nécessité de favoriser le rayonnement de la langue. Ce n'est pas simplement un rôle de protection ou de conservation. C'est aussi un rôle un peu conquérant. On a envie que la langue soit connue, soit répandue, et surtout, on a envie que la langue française soit présente dans tous les domaines, scientifiques et autres.
Martin Buxant: Donc elle doit évoluer, cette langue française, avec la société?
Amin Maalouf: Elle doit certainement évoluer avec les sociétés, sans pour autant être victime des dernières modes du moment. Là, il y a un équilibre à trouver. Comment évoluer sans être simplement le jouet des modes de l'instant.
Martin Buxant: Il y a un débat notamment sur la fameuse écriture inclusive. Qu'en dites-vous?
Amin Maalouf: Il y a un débat. Il y a un problème avec la langue, c'est le problème de la place du masculin et du féminin. C'est un problème qui existe depuis toujours, qui existera encore pour longtemps, et qui a besoin d'être résolu. Certains essaient de le résoudre à travers l'écriture inclusive. L'Académie pense que ce n'est pas la bonne solution, mais on a besoin d'une solution. On a besoin d'en finir avec cette idée du masculin qui l'emporte sur le féminin. C'est une idée qui a fait son temps.