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Vers une augmentation du prix du mazout et de l'essence à partir de février? Un nouvel embargo pourrait gonfler les prix

Ce midi dans "C'est pas tous les jours dimanche", Christophe Deborsu et Audrey Lenens ont reçu plusieurs invités afin de discuter de la crise énergétique que nous vivons actuellement. Cette semaine, le Premier ministre Alexander De Croo a déclaré vouloir augmenter les accises afin de réduire le déficit du budget du gouvernement. Mais tous les partis au pouvoir ne voient pas cela d’un bon œil. Les consommateurs pourraient en conséquence payer plus cher leurs factures d’énergie.

En parallèle, un autre élément pourrait aussi faire grimper la note à partir du 5 février: c’est l’embargo sur les produits raffinés venant de Russie. Doit-on aussi craindre une hausse du prix du diesel en conséquence, et donc du mazout ? 

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Le mazout et l'essence vont-ils augmenter de nouveau ? 

Pour Damien Ernst, professeur à l'Université de Liège et spécialiste des questions énergétiques, il faut s'y préparer. "On importe à ce jour 700.000 barils de diesel par jour de Russie. A partir du 5 février, on ne sait plus les importer, ils vont devoir venir d'ailleurs", débute-t-il. S'ensuivra un jeu de chaise musical international : "La Russie vendra en Chine, la Chine n'achètera donc plus au Moyen-Orient. Ce sera donc le Moyen-Orient qui vendra en Europe, ce qui va coûter plus cher puisque le temps de trajet sera plus long". 

Au total, 3 facteurs peuvent impacter les prix du mazout et du diesel : le trajet, la réorganisation de la distribution, et enfin, la Chine qui s'est rouverte au monde ce qui conduit à une augmentation de la consommation du baril de pétrole, détaille Damien Ernst sur le plateau de l'émission. D'après lui, "l'essence pourrait donc aussi augmenter de nouveau". En fait, tous les produits pétroliers pourraient être impactés, explique-t-il : "Je crains qu'on paye beaucoup plus cher le pétrole, et surtout tous les produits raffinés comme le diesel". Il conseille même de faire le plein de mazout maintenant plutôt que d'attendre. 

On ne peut pas prédire s'il y aura une augmentation ou non

Pour Jean-Benoît Schrans, porte-parole de la fédération pétrolière belge Energia, ce discours est un peu alarmiste : "Je ne partage pas tout à fait les inquiétudes de monsieur Ernst, mais il faut rester vigilant. Pour l'instant, la seule certitude qu'il y a ce sont les incertitudes du marché. Aujourd'hui il est impossible de prédire l'impact de cet embargo sur le prix à la pompe", estime-t-il. 

En décembre par exemple, l'embargo sur le pétrole brut n'a pas forcément ammené d'augmentation pour le prix à la pompe, rappelle Jean-Benoît Schrans. "Il y a beaucoup d'éléments qui entrent en jeu : la situation géopolitique, l'équilibre entre l'offre et la demande, et les stocks de diesel. Tous ces éléments font qu'on ne peut pas prédire s'il y aura une augmentation ou non", explique-t-il. 

Pour lui, la seule chose qui pourrait impacter les prix est qu'on va importer le diesel de Moyen-Orient : "Le flux logistique sera plus long, ça pourrait impacter le prix, mais de façn limitée", estime-t-il. 

Vers une augmentation des accises sur la facture d'énergie ?

Le prix du gaz et de l'électricité, eux, sont en baisse. Le gouvernement fédéral devrait donc stopper l'aide de 196 euros par mois pour le gaz et l'électricité, accordée aux ménages depuis le mois de novembre 2022. Mais Alexander De Croo a évoqué une possible augmentation des accises, ce qui ferait gonfler la facture d'énergie d'une famille moyenne de 20 euros par mois environ. 

Mais tous les partis au pouvoir ne voient pas cela d’un bon œil. Les socialistes par exemple souhaitent attendre que la baisse soit "durable et effective". Marie-Christine Marghem, députée fédérale MR, est aussi de cet avis : "Il ne faut pas reprendre d'une main ce qu'on a donné de l'autre. Ce projet est prématuré, il faut réfléchir à la mise en application pour être sur d'etre dans une période où les prix sont stables et normaux, comme en juin 2021. Il ne faut pas enfoncer la population", estime-t-elle.

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