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Tout le monde connait Ikea, le plus célèbre des fabricants de meubles. Un peu moins de gens connaissent Sonos, entreprise américaine pionnière et leader de l'enceinte réseau, dont on vous a déjà parlé à plusieurs reprises.
Annoncées il y a quelques mois, les deux premières enceintes de la gamme Symfonisk, fruit de la collaboration entre les deux entreprises, seront disponibles à la vente dès le mois d'août. J'ai pu les tester un peu avant et voici mon verdict.
Enceinte-étagère: 99€ pour du Sonos, record battu
Le premier produit que j'ai déballé est l'enceinte-étagère (c'est son nom "officiel"). Il s'agit avant-tout d'une enceinte Sonos rectangulaire mesurant 30x14x9 cm. Elle est équipée des trois (anciens) boutons habituels pour Sonos: volume + et -, bouton play/pause. A l'arrière, une prise réseau et celle pour l'alimentation électrique, par ailleurs un élégant câble recouvert d'un tissu identique à la grille de protection (aucun souci s'il reste apparent, donc). L'enceinte existe en blanc ou en noir et coûte 99€.
C'est un prix symboliquement très bas pour Sonos, dont l'enceinte Play:1, qui date déjà, coûte désormais 179€. Sonos, rappelons-le, est plutôt orienté haut-de-gamme. En tant que spécialiste du son et des enceintes réseau, l'entreprise commercialise par exemple un subwoofer ou une grosse barre de son à 799€. Proposer une enceinte à 99€ prouve sa volonté de démocratiser sa technologie, et c'est tant mieux.
Entrons dans le vif du sujet: quelle est la qualité du son ? Après quelques heures d'écoute et des comparaisons avec des Sonos One (229€), il est difficile d'émettre la moindre critique. Le son est maîtrisé, équilibré et puissant, comme toujours avec Sonos, qui n'a donc pas fait d'économie dans ce domaine. Logique: s'il met son nom sur un produit, il ne tient pas à salir sa très bonne réputation. J'ai même trouvé qu'il était plus aérien, plus spatial que sur un Sonos One. Pour 99€, difficile de trouver une meilleure enceinte réseau avec la qualité d'application et de services du niveau de Sonos.
Vu qu'on parle d'un produit Ikea commercialisé uniquement chez Ikea, il fallait une touche "décorative". Outre la grille et le cordon en tissu faussement grossier, l'enceinte peut faire office d'étagère. Il est possible de la fixer au mur (avec le kit existant répondant au doux nom de KUNGSFORS), et de s'en servir comme une (très petite) table de nuit. L'intérêt me semble limité vu la zone (30 cm sur 14 cm), mais pourquoi pas. Le plastique semble fait pour ça, il est robuste et facilement lavable.
En parlant de finition, c'est là qu'on voit le plus de différences avec le reste de la gamme Sonos. L'entreprise américaine a toujours préféré l'aluminium finement travaillé et troué pour ses enceintes. L'assemblage semble avoir été confié à Ikea: ça a l'air solide mais le touché, le feeling et la précision ne sont pas au niveau du haut-de-gamme. Qu'importe, cependant, si ça permet de passer sous la barre de 100€ !
Enceinte-lampe: une excellente idée
L'autre enceinte de la gamme Symfonisk, c'est la lampe. L'idée est simple mais il fallait le penser, le faire, et trouver l'équilibre en design et qualité sonore.
On aime ou on n'aime pas le look de cette lampe. Personnellement, je trouve que la partie inférieure renfermant l'enceinte est un peu trop encombrante comparée à la partie supérieure (l'abat-jour sous lequel vous devrez insérer une ampoule non fournie munie d'un petit soquet E14). Les boutons se trouvent sur un genre d'assiette fixée sous la lampe. Le feeling au toucher fait davantage 'premium' que l'étagère. La lampe est plus lourde et semble plus soignée au niveau de la finition.
Cette lampe coûte nettement plus cher que la pseudo-étagère. Comptez 179€, un prix équivalent, donc, au Sonos Play:1, entrée de gamme du fabricant. Elle est également disponible en noir ou en blanc et comme toutes les enceintes Sonos, elle est équipée d'une prise réseau. Par contre, elle est bien la seule à être équipée d'un interrupteur, qui prend la forme d'une molette ronde à tourner, pour allumer ou éteindre la lampe.
Côté son, là aussi, ne cherchez pas d'économie de la part de Sonos. A l'oreille et à côté d'un Sonos One, on joue dans la même cour: équilibre, précision, justesse. Largement suffisant pour une pièce de taille normale comme un salon ou une chambre.
Conclusion
En lisant les communiqués de presse de Sonos et Ikea il y a quelques mois, j'étais assez dubitatif sur le bien-fondé d'une alliance entre un fabricant d'enceintes réseau plutôt premium et un fabricant de meubles plutôt bon marché.
En voyant les prix, je me demandais où allaient se situer les concessions.
En testant les deux enceintes de la gamme Symfonisk durant quelques jours, j'ai été rapidement rassuré: le son est digne de Sonos, aucun doute si je les compare à d'autres enceintes de la gamme du constructeur américain. Difficile de voir des différences, d'ailleurs, avec le son d'un Sonos One, par exemple.
Quant au design, il est digne d'Ikea: look soigné et solide, mais utilisation de matériaux moins nobles. L'aluminium cher à Sonos a cédé sa place aux plastiques durs, ce qui n'est pas un problème en soi. L'ensemble dégage un bon feeling, même si la finition n'est pas aussi 'premium' que les autres enceintes de Sonos, vendues nettement plus cher. Logique, finalement.
La seule différence remarquable – mais elle ne concerne pas énormément de monde en Belgique pour l'instant – c'est l'absence de compatibilité avec les assistants vocaux (Google Assistant et Amazon Alexa). Ils restent limités aux One et Beam de Sonos, les seules à qui vous pouvez demander "joue des chansons de Michael Jackson dans la cuisine", "éteins toute les lampes" ou "quelle est la météo pour les prochains jours?".
Au final, je ne peux que recommander ces enceintes, surtout la pseudo-étagère à 99€. L'alliance avec Ikea a permis finalement de démocratiser la technologie de Sonos, celle de l'enceinte réseau commandée par une application remarquablement simple et efficace, et qui se connecte elle-même à internet pour diffuser des radios où toute la musique de vos abonnements de streaming (Spotify, Deezer, Apple Music, etc…).