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Georges Dallemagne, député cdH, était l'invité politique de Fabrice Grosfilley mardi matin. Médecin de formation, il s'est porté volontaire ces deux dernières semaines pour aider des maisons de repos. "Je ne voulais pas rester sur le banc de touche ni commenter cette épidémie. Je me suis inscrit sur la base de volontaires et je me suis engagé". Mais "je n'ai pas eu de nouvelles en un mois d'Iriscare", donc c'est son bourgmestre qui a joué les intermédiaires.
Certaines maisons de repos "étaient un peu perdues", et lui ont demandé de jouer le rôle de médecin conseil. "On m'a demandé d'accompagner le personnel et de faire le tour de tous les services, de parler avec tous les soignants et de vérifier avec eux les procédures. J'ai du les rassurer, aussi, car malgré la bonne volonté et l'excellent travail, certains sont exténués, inquiets ou ont simplement la trouille". Donc, Georges Dallemagne "a revu les procédures, pour mieux se protéger et protéger les patients, mieux s'organiser et diviser les tâches".
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Ça aurait dû être anticipé
Tout ce qu'il a fait, cela aurait du, idéalement, être anticipé dans tous les établissements. "On a largement loupé ce début de crise au niveau du soutien aux maisons de repos, c'est évident. On s'est focalisé sur les hôpitaux, et on avait raison, mais on n'a pas vu assez vite que les personnes les plus à risque, c'étaient les personnes dépendantes, dans ce genre d'hébergement".
Donc effectivement, "on aurait du faire le tour de ces établissements, avec une équipe spécialisée, pour leur expliquer les procédures, les protections, pour leur fournir du matériel. C'est un des grands enseignements que moi, je retire de cette épidémie : on aurait du les soutenir très, très tôt".
Des visites "essentielles"
Le député cdH a évoqué les visites des familles auprès des résidents. "Elles sont essentielles. J'ai rencontré beaucoup de résidents, et pour eux, leur famille, c'est leur univers. Dans leur chambre, il y a des photos des enfants et petits-enfants. Si on leur supprime ce contact, on supprime le lien à la vie. Il y a alors dans la chambre des poumons qui respirent et un cœur qui bat, mais l'esprit est déjà ailleurs. Donc ce contact familial, il doit pouvoir être organisé le plus rapidement possible, on peut le faire sans risque, notamment dans un local dédié, avec des mesures barrières, des prises de rendez-vous, etc".
Si on ne le fait pas, "on va avoir des personnes qui vont se laisser mourir de chagrin, de tristesse, et ça me parait totalement inadmissible, d'une cruauté que nous devons éviter". C'est ce qu'on appelle "le syndrome de glissement, ce sont des personnes qui refusent de s'hydrater, de se nourrir, parce qu'elles ne voient plus le sens de leur vie".
Ce problème, "ça fait déjà des dégâts, je l'ai constaté dans certaines maisons de repos".
On le sait, les visites sont autorisées, mais l'annonce a, selon Georges Dallemagne, "été catastrophique, mal cadrée". Il faudrait que les autorités précisent les choses rapidement.