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"On a fait fabriquer un nouveau chapiteau il y a quinze jours : c'est son premier montage et peut-être son dernier." explique Alexandre Bouglione, directeur de cirque bien connu.
Un nouveau chapiteau adapté au lieu et à ses points d'ancrage prévus dans le sol lors de la rénovation de la place Flagey, à Ixelles. Un premier spectacle a pu avoir lieu hier soir, mais dimanche, le cirque sera refermé pour une période indéterminée. "Ce sont des spectacles de 200 personnes, il y a plus de monde dans le tram et dans le métro !" peste le directeur, passablement agacé. "Cela devient d'un ridicule, c'est un génocide du monde culturel !"
Ces sentiments sont partagés par l'ensemble du monde de la culture. Déception, incompréhension, et la nécessité de s'adapter. Pour ce spectacle, Alexandre Bouglione avait engagé une trentaine d'artistes, certains venant de l'étranger, d'Ukraine ou d'Angleterre, ils pourront finalement travailler trois jours.
Hector essaie de rester motivé mais sur son maquillage, quelques larmes, le clown est triste. "Vous savez ce que vous voyez d'un clown est c'est un iceberg : le maquillage c'est au-dessus de l'eau. Mais au-dessous, il y a les 90% restants et à l'intérieur, il y a une force et une volonté qui nous dit que l'on doit tenir. Le problème est de savoir comment, parce que là, ça fait beaucoup."
Il restait seulement deux tickets de disponible pour l'ensemble des représentations jusqu'à la mi-janvier. Il va falloir maintenant rembourser les acheteurs et espérer une aide de la région. Mais dans ce domaine, les acteurs du monde culturel sont souvent nettement moins aidés à Bruxelles et en Wallonie que dans le nord du pays.