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Depuis la mort de l'Afro-américain George Floyd suite à une intervention policière le 25 mai dernier aux États-Unis, les manifestations se multiplient dans le pays mais également un peu partout à travers le monde. Un de ces rassemblements se tient ce dimanche après-midi sur la Place Poelaert à Bruxelles.
Outre les questions qu'il soulève par rapport aux conditions sanitaires, cet événement interpelle sur le racisme en Belgique. Le racisme et les violences subis par la communauté noire sont-ils des problèmes purement américains? Non, ils sont bel et bien présents aussi chez nous selon les intervenants présents sur le plateau de C'est pas tous les jours dimanche.
Plusieurs d'entre eux racontent les actes de violence verbale et physique dont ils ont été victimes, parfois provenant de membres des forces de l'ordre. Zamora Mopafiba témoigne avoir subi de nombreux contrôles abusifs de la part de la police depuis son plus jeune âge.
La question du passé colonial
Ce mouvement international d’indignation réactive un débat déjà ancien dans notre pays : le passé colonial de la Belgique, et plus précisément le rôle de Léopold II dans la colonisation violente du Congo. Des statues du Roi ont à nouveau été vandalisées ces derniers jours. Faut-il les déboulonner comme le demandent de nombreuses associations ?
Selon Kalvin Soiresse député Ecolo bruxellois, co-fondateur en 2012 du collectif Mémoire coloniale, "les gens n'arrivent pas à faire le lien entre la mémoire coloniale et le racisme. Le problème est que le racisme est structurel et on ne s'attaque pas au problème des structures". Il considère que le problème du racisme perdurera "tant qu'on ne réglera pas la question historique, la question de la mémoire"
"Déboulonner intelligemment"
Ainsi, les statues de Leopold II, symbole de la période coloniale du pays, doivent être déboulonner "intelligemment", estime Zamora Mopafiba. "Si on les déboulonne directement, ça fera comme si on effaçait l'histoire coloniale de la Belgique. Or, ce n'est pas cela que nous cherchons. Nous cherchons à éduquer les Belges car beaucoup de personnes glorifient Leopold II mais ne savent pas ce qu'il a fait". Le Vice-Premier ministre David Clarinval (MR) s'accorde avec la nécessité d'éduquer la population sur le passé colonial tout en rejetant la nécessité de retirer les statues.