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La filière forêt-bois belge a réagi au communiqué de presse du WWF relayé dans les médias, dont le nôtre, il y a quelques jours. Les inondations dévastatrices qu'a connu la Wallonie mi-juillet ont été aggravées par le manque de forêts naturelles en amont des cours d'eau et des villages, dénonçait vendredi vendredi dernier le WWF-Belgique, se basant sur l'avis de ses experts. Dans la ligne de mire de l'association de protection de la nature, les sillons creusés pour évacuer rapidement l'eau des monocultures d'épicéas, résineux exploités dans l'Est de la Belgique pour leur bois de construction (lire l'article
Intempéries de juillet: les plantations intensives d'épicéas en Wallonie ont aggravé les inondations, selon le WWF).
"Tous les membres de la filière forêt-bois belge condamnent fermement cette communication (...) Si l’ensemble des acteurs de la forêt reconnaissent que certains choix sylvicoles ont parfois pu être inappropriés par le passé en pratiquant une monoculture à grande échelle, principalement par manque de connaissances ou d’informations techniques à l’époque, ils ne peuvent tolérer la diffusion d’informations erronées", a réagi la filière bois-forêt pointant du doigt en particulier les trois affirmations suivantes:
- "Les inondations meurtrières de la mi-juillet ont été accentuées par les plantations intensives d’épicéas en Wallonie"
- "Les épicéas sont des arbres qui ne supportent pas de rester 'les pieds dans l'eau'. Dès lors, les sols de ces forêts sont drainés par des sillons, qui sont creusés pour faire en sorte que l'eau soit évacuée le plus rapidement possible"
- "Le WWF demande que la Belgique cesse de drainer les espaces naturels"
"Tout d’abord, l’utilisation de drains en forêt wallonne pour de nouvelles régénérations est interdite par la loi depuis 2008 (article 43 du code forestier) (...) Pour le commun des mortels, la communication menée laisse croire qu’il s’agit d’une pratique active et soutenue par les forestiers, ce qui n’est pas du tout le cas", a objecté la filière bois-forêt.
Concernant la qualification des épicéas comme des arbres qui ne supportent pas de rester "les pieds dans l'eau", la filière a avancé que "l’article 40 du code forestier interdit la plantation d’essences qui ne sont pas adaptées aux stations" et que "les épicéas, par leur importante surface foliaire et leur taux d’interception très élevé des eaux de pluie, retardent considérablement l’arrivée de l’eau au niveau du sol, jouant ainsi un rôle tampon incontestable avant ruissellement".
Enfin, la filière a estimé que le WWF, en laissant entendre que "l’eau qui a coulé de quelques hauts plateaux des Fagnes a aggravé les inondations" détournait le propos au profit d’une "conclusion émotionnelle". Elle a également affirmé qu'il était "faux de prétendre qu’une forêt mélangée stocke plus de carbone qu’un peuplement résineux. En effet, le bilan carbone global est maximisé avec des résineux, ce qui est loin d’être inintéressant dans un contexte d’urgence climatique."