Partager:
Hier, quelque 10.000 personnes ont manifesté. Près de 100 théâtres cinémas et autres salles de concert sont entrées en résistance. "Sans culture, on n'a rien", "complètement dépité", "je ne sais plus trouver les mots pour vous répondre", "j'ai vraiment pleuré parce que c'est intolérable", nous ont confié quelques manifestants. Hier, ils ont bravé l’interdit et les éléments. Aujourd’hui, retour sur ces actes de désobéissances civiles. Au Mont des Arts, nous avons rencontré un politologue et un historien.
"Ce qui est particulier ici, c'est qu'on a un mouvement de désobéissance civile qui est extrêmement rapide, explique Serge Jaumain, historien à l'Université Libre de Bruxelles. Le fait aussi qu'on a un soutien assez net d'un certain nombre de pouvoirs, c'est un deuxième élément très particulier, et l'ampleur du mouvement."
Pas un phénomène nouveau
Il faut dire qu’avec les autorités communales et certains bourgmestres bruxellois, tout comme les procureurs généraux qui ferment les yeux, la désobéissance se généralise. "C'est assez rare parce que bien évidemment, si une autorité publique se refuse à mettre en œuvre ou à exercer ce qui a été décidé par une autre autorité publique, il sera difficile par la suite de demander vous-même comme autorité publique de respecter d'autres règles ou d'autres normes", déclare Pascal Delwit, politologue à l'Université Libre de Bruxelles.
La Belgique et la désobéissance civile, ce n’est pas un phénomène nouveau. Une des plus célèbres sans doute est celle du docteur Willy Peers, gynécologue namurois qui passera 34 jours en détention. Il avait accepté d’avorter des centaines de femmes. Il y a eu des manifestations de soutien, aucune condamnation et finalement, en 1990, l’avortement a été dépénalisé.
Aujourd’hui, l’heure est à la désobéissance culturelle, au malaise du monde politique et au soutien de plus large de la population.