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La Chine publie un projet de loi pour une meilleure protection des femmes

La Chine a rendu public vendredi un nouveau projet de loi sur les droits des femmes, qui prévoit notamment une meilleure protection dans le monde du travail ou contre le harcèlement sexuel.

Le pays asiatique dispose déjà d'une loi en la matière depuis 1992. Elle a été amendée à deux reprises et les législateurs ont appelé à un nouveau dépoussiérage pour prendre en compte la société actuelle.

Les Chinoises font aujourd'hui des études bien plus longues qu'il y a 30 ans. Les comportements sexistes et le machisme sont également bien moins tolérés qu'auparavant.

L'Assemblée nationale populaire (ANP), le principal organe législatif en Chine, formellement chargé du vote des lois, a publié vendredi ce projet de loi sur son site internet.

Il prévoit notamment que les employeurs ne puissent plus demander aux candidates à un poste "leur statut marital ou si elles désirent avoir un enfant", une pratique largement répandue dans le pays.

Les entreprises ne pourront par ailleurs plus "réserver les emplois aux seuls hommes ou stipuler qu'ils ont la priorité" pour une candidature -- sauf exceptions dûment définies par l'Etat.

Sur le harcèlement sexuel, le texte impose aux employeurs d'établir un règlement intérieur dédié, d'organiser des sessions de sensibilisation pour leurs employés ou encore de définir un référent au sein de l'entreprise.

Le projet de loi définit également explicitement ce qui relève du harcèlement sexuel.

Il interdit par exemple les "propos à connotation sexuelle", les "actes physiques inappropriés" ou encore "l'affichage ou la diffusion d'images, informations, textes, messages audio ou vidéos à caractère sexuel".

"Laisser entendre qu'entamer une relation intime ou qu'avoir une relation sexuelle permet d'en tirer un bénéfice" sera également proscrit et les femmes "pourront déposer une plainte" qui devra être "traitée sans tarder" par l'employeur ou l'Etat, selon le texte.

Ce projet de loi est ouvert jusqu'au 22 janvier 2022 aux commentaires des citoyens chinois. Il peut donc encore faire l'objet de modifications.

Le pouvoir communiste se méfie de la société civile et des associations qui échappent à son contrôle car elles peuvent constituer des contre-pouvoirs. Des militantes du droit des femmes sont ainsi régulièrement arrêtées.

Les autorités veillent également à ce qu'un mouvement #MeToo n'émerge pas en Chine. Elles gardent généralement la haute main sur les thématiques sensibles, préférant passer par un texte de loi sans véritable débat public.

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