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Cette semaine, un courrier personnalisé a été envoyé par l'INAMI à tous les médecins généralistes. Ce courrier leur indique la fréquence à laquelle ils ont prescrit des antibiotiques et s'ils ont respecté les directives. À ce stade, il s'agit seulement d'une première étape. Dans un an, ceux qui en prescrivent trop ou mal vont être sanctionnés.
Selon les statistiques de l'INAMI, les médecins généralistes prescrivent des antibiotiques à 7 patients sur 10. Est-ce une prescription trop courante ? Il faut savoir qu'un antibiotique doit être administré en cas d'infection bactérienne.
Dimitri Ivlef, médecin généraliste, nous indique qu'il a prescrit plus d'antibiotiques cette année que les années précédentes en raison de plusieurs facteurs. "D'abord, il y a ce virus qui est endémique : le Covid. Et on ne prescrit pas d'antibiotiques pour le Covid, mais pour les surinfections après Covid. Ensuite, il y a eu un climat très humide avec beaucoup de floraisons, donc beaucoup de pollinisation et d'agression des sinus", explique-t-il.
De nombreuses surinfections, cette année, nécessitent un traitement uniquement par des antibiotiques. L'organisme d'assurance-maladie prévoit, dans un an, des sanctions pour les médecins qui optent trop souvent pour ce médicament. Celles-ci pourraient inclure des avertissements, le remboursement du coût des prescriptions voire des amendes.
"Je les invite à venir en première ligne, à voir ce qui se passe réellement, à observer comment nous abordons ces problèmes. Après neuf années d'études, si l'on n'est pas capable de déterminer si un antibiotique est nécessaire ou non, il y a clairement un problème, je pense", constate Dimitri Ivlef.
Face à cette perspective de sanctions, plusieurs médecins envisagent de se réunir pour protester contre ces mesures si l'INAMI met son plan à exécution.