Partager:
Plus de deux mois après les faits, le conducteur qui a fauché un groupe de Gilles à Strépy-Braquegnies passe à nouveau devant la Chambre du conseil. L'incident s'est déroulé le 20 mars dernier. Il a fait 6 morts et une trentaine de blessés. Les victimes restent en contact grâce à une association. Leurs souffrances sont encore très vives.
Francis vit sans sa compagne depuis plus de deux mois. L’institutrice de l’école communale a été plongée dans le coma à la suite du drame. "On est liés à la santé de Christine. Quand elle va un peu mieux, on va mieux et quand elle va mal, on va mal. Moi, Je n’ai plus de vie. Notre vie s’est arrêtée il y a deux mois", témoigne Francis.
Il y a des moments qui sont assez douloureux
L’échevin louviérois Antonio Gava était également présent dans le cortège. Rétabli physiquement, il ne peut oublier ce qu’il a vu ce matin-là : "Il y a des flashs qui reviennent comme pour tout le monde. Il y a eu cette période d’effervescence où il y a eu les hôpitaux, les assurances, puis maintenant un calme s’est installé. Et c’est là malheureusement que les souvenirs reviennent, notamment quand on passe devant l’endroit parce que j’ai de la famille qui habite là. Je passe à la salle omnisports. Et il y a des moments qui sont assez douloureux".
Chaque fois que le sort de l’auteur présumé est discuté à la Chambre du conseil, c’est encore un épisode difficile à vivre. "C’est assez frais, il serait plutôt malvenu de le voir dehors", estime Antonio Gava.
Une volonté de changer la loi
Parallèlement au soutien qu’il porte quotidiennement à sa compagne, Francis se bat avec Antonio pour changer la loi vis-à-vis des chauffards. L’idée d’un permis à points, comme discuté récemment par le gouvernement fédéral, n’est pas suffisante selon lui.
Non, ce n'était pas un accident
"Si vous renversez un gamin sur un passage pour piétons, que vous êtes bourré, drogué, que vous roulez à une vitesse excessive et qu'en plus vous faites un délit de fuite, vous risquez au maximum un an de prison au tribunal de police et c’est cette loi qu’on veut changer. C’est ce qui s'est passé ici… Non, ce n’était pas un accident", martèle Francis.
L’idée défendue se base sur le système français avec des sanctions de roulage plus ou moins sévères, en fonction des circonstances aggravantes.