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Les humains, responsables du réchauffement, représentent le même "danger" pour la planète que "la météorite qui a exterminé les dinosaures", a déploré mercredi le secrétaire général de l'ONU, s'en prenant en particulier aux énergies fossiles, qui devraient être privées de publicité.
A l'échelle de l'Histoire de la Terre, l'humanité n'est qu'un "soubresaut" mais "comme la météorite qui a exterminé les dinosaures, nous avons un impact immense", a lancé Antonio Guterres lors d'un discours au Muséum d'histoire naturelle à New York, à l'occasion de la Journée mondiale de l'environnement. "Dans le cas du climat, nous ne sommes pas les dinosaures. Nous sommes la météorite. Nous ne sommes pas seulement en danger, nous sommes le danger."
"Mais nous sommes aussi la solution", a-t-il poursuivi, appelant une nouvelle fois à renforcer l'action climatique pour tenter de limiter le réchauffement à +1,5°C, objectif le plus ambitieux de l'accord de Paris sur le climat, "qui ne tient qu'à un fil". "La bataille pour +1,5°C sera gagnée ou perdue dans les années 2020, sous le regard des dirigeants d'aujourd'hui. Tout dépend des décisions que ces dirigeants prendront -- ou ne prendront pas -- en particulier dans les 18 prochains mois."
L'année 2023, la plus chaude dans les annales, s'est conclue avec une anomalie de 1,48°C par rapport à 1850-1900, selon Copernicus, sous l'effet du changement climatique et d'un surplus de réchauffement ponctuel apporté par le phénomène naturel El Nino. Sur 12 mois glissants, le 1,5°C est même déjà franchi: la température moyenne de juin 2023 à mai 2024 a été à +1,63°C, selon Copernicus, par rapport à 1850-1900. Du jamais vu, probablement depuis des millénaires selon les climatologues, qui constatent la multiplication et l'intensification des canicules mortelles, des sécheresses et des inondations dévastatrices à travers le monde.
"C'est un moment critique pour le climat", a insisté le secrétaire général, appelant à "prendre la bretelle de sortie de l'autoroute vers l'enfer", alors que les pays signataires de l'accord de Paris doivent soumettre d'ici début 2025 de nouveaux objectifs de réduction d'émissions de gaz à effet de serre. Première cible de ses critiques, comme à son habitude, le secteur des énergies fossiles (charbon, pétrole, gaz), "les parrains du chaos climatique" qui "amassent des profits record et se gavent des milliards de milliards de subventions payées par les impôts des contribuables".
Il a ainsi répété son appel à taxer leurs profits pour financer la lutte contre le réchauffement, évoquant également, sans préciser son idée, des "taxes de solidarité" sur les secteurs de l'aviation et du transport maritime. Il a également dénoncé la "complicité" des publicitaires dans le "greenwashing éhonté" du secteur des fossiles, principal responsable du réchauffement. "De nombreux gouvernements limitent ou interdisent la publicité pour les produits néfastes pour la santé humaine, comme le tabac (...) J'appelle chaque pays à interdire la publicité pour les entreprises des énergies fossiles".
Il a d'autre part répété ses appels aux pays riches à sortir du charbon d'ici 2030 et de réduire le pétrole et le gaz de 60% d'ici 2035.