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Elisa Pilarski tuée par le chien de son compagnon, selon l'enquête

Le mystère pesant depuis un an sur la mort d'Elisa Pilarski dans une forêt de l'Aisne près d'une chasse à courre a été levé mardi: selon les expertises menées, la victime, enceinte, a été tuée par le chien de son compagnon, a annoncé le procureur chargé par intérim du dossier.

"A ce stade de l’instruction, les expertises se rejoignent et tendent à démontrer l’implication exclusive du chien Curtis dans les morsures ayant entraîné la mort" de la jeune femme, "sans qu’aucun élément ne permette de mettre en cause les chiens appartenant à la société de vènerie", a affirmé dans un communiqué l'avocat général Eric Boussuge.

Deux sources proches du dossier avaient déjà désigné Curtis comme le seul meurtrier, invoquant les résultats des tests ADN menés sur les chiens potentiellement impliqués.

"Les opérations de recherche d’ADN et de comparaisons avec les traces retrouvées sur les prélèvements effectués sur les différents chiens (à savoir les cinq chiens du couple propriétaire et 33 chiens de chasse)" ont fait apparaitre que "l’ADN de la victime est présente à partir de traces de sang prélevées en différents points de la gueule et de la tête du chien Curtis", précise le communiqué du Parquet.

"Aucune trace d’ADN provenant des 33 chiens de meute prélevés n’a été retrouvée", ajoute-t-il.

Curtis a également été incriminé par le rapport de deux experts vétérinaires, portant sur son "origine et comportement" et "sur une analyse des morsures" relevées sur le corps, ajoute le Parquet.

L'animal, un "American Pitbull Terrier, provenant d’un élevage des Pays-Bas et introduit illégalement en France par son acquéreur" a "fait l’objet d’un dressage au mordant, forme d’apprentissage interdite en France et pouvant relever d’actes de maltraitance animale", et "de nature à abolir toute capacité de contrôle ou de discernement" chez l'animal, précise le communiqué.

- La victime peu familière de Curtis -

Par ailleurs, "aucune trace de morsure n’a été relevée que ce soit sur les chiens de chasse ou sur le chien Curtis , ce qui permet d’exclure un conflit direct entre la meute et ce dernier".

"La procédure d’information doit toutefois se poursuivre, les parties pouvant solliciter des actes supplémentaires, mais il est essentiel que l’enquête se déroule dans un contexte désormais apaisé", conclut le parquet.

Les résultats ADN "confirment définitivement l’innocence des chiens" de la meute et désignent exclusivement Curtis, avait annoncé plus tôt l'association "le Rallye la Passion", organisatrice de la chasse.

Élisa Pilarski, 29 ans, était partie se promener en forêt de Retz avec ce chien, qu'elle connaissait peu selon Me Cathy Richard, l'avocate de sa mère. Elle avait été découverte morte par son compagnon, victime d'après l'autopsie d'une "hémorragie consécutive à plusieurs morsures".

"Sur l'ADN, c'est un rapport que nous avons attendu très longtemps et ces longs délais sont pour moi suspects. J'attends plus d'informations sur la manière dont les experts ont travaillé et la méthodologie et je ne souhaite pour l'instant pas me prononcer", a réagi pour l'AFP l'avocat du compagnon, Me Alexandre Novion.

Christophe Ellul avait mis en cause la meute de chasse, affirmant qu’Élisa l'avait appelé se disant "attaquée par plusieurs chiens".

- Fin des "théories complotistes" -

Une vive controverse s'était engagée autour du drame, des opposants à la chasse à courre accusant rapidement les veneurs présents.

"Mon honneur est enfin lavé !" a commenté le maître d'équipage du Rallye la Passion Sébastien Van den Berghe, témoin assisté dans cette affaire. Il a renouvelé l’expression de toute sa "compassion à la famille de la victime", qui "mérite un deuil le plus paisible possible".

"Je souhaite qu'enfin, les théories complotistes cessent et que le calme revienne, calme que mes clients réclament depuis longtemps", a espéré Me Cathy Richard, avocate de la mère d'Elisa.

Pierre de Roüalle, président de la Société de Vènerie - regroupant de nombreux équipages de chasse à courre français - a appelé à tirer les leçons du traitement de cette affaire, accusant les "mouvements animalistes" de l'avoir instrumentalisée "de manière ignoble".

Une information judiciaire contre X est en cours pour "homicide involontaire par maladresse, imprudence, inattention, négligence ou manquement à une obligation de prudence (...) résultant de l'agression commise par des chiens".

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