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L'Union générale des infirmiers de Belgique (UGIB) se joint jeudi au mécontentement exprimé la veille par le front syndical francophone à propos de deux arrêtés royaux publiés par la ministre de la Santé publique, Maggie De Block (Open Vld). Pour l'union professionnelle, la publication rapide de ces arrêtés est "très mauvaise" pour le secteur. Elle regrette que ses conseils et contributions n'ont pas été pris en compte et exige d'être entendue.
Fabien est dans la profession depuis 17 ans. Il était interrogé lors du RTLinfo 19 heures: "Exercer l'art infirmier, ce n'est pas qu'exécuter des soins, mais c'est avant tout prendre soin. (…) Notre activité est bien plus profonde et plus vaste que cela, elle interagit au niveau des sciences biomédicales, des sciences humaines avec des gros impacts psychologiques également. Il faut pouvoir y faire face. On a un sentiment de dévalorisation voire même de déni, de mépris."
"La coupe est pleine"
Ces arrêtés royaux portent sur la réquisition du personnel soignant par les gouverneurs des provinces en cas de pénurie grave du personnel ainsi que sur l'extension de la délégation d'actes médicaux à d'autres professionnels de la santé. Leur durée de validité est limitée au 31 décembre 2020. Les deux textes ont été publiés cette semaine au Moniteur belge et l'UGIB s'interroge quant à la rapidité de leur publication. "Même si certains éléments de l'arrêté royal concernant la délégation d'actes médicaux peuvent être compréhensibles en raison de la crise sanitaire, ils méritent tout de même des explications, clarifications et ajustements", estime l'union représentative du secteur infirmier.
Nous exigeons d'être entendus
"Le contenu et l'application des mesures restent flous, prêtent à confusion et sèment l'inquiétude. Cela donne l'impression qu'on peut transférer facilement la connaissance à d'autres prestataires de soins. Alors que des études montrent que plus il y a d'infirmiers et infirmières hautement qualifiés au chevet d'un patient, plus le taux de mortalité diminue", pointe l'UGIB. L'Union professionnelle regrette "la méthode", dénonçant qu'après "une concertation minime, nos contributions et conseils n'aient pas été pris en compte". "La coupe est pleine", avertit l'union. "Nous exigeons d'être entendus et reconnus. Nous réclamons une politique structurelle sur le long terme, pour offrir de meilleures perspectives après la crise, au-delà des applaudissements."
La réaction de Yves Hellendorf, secrétaire national du syndicat chrétien CSC: