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Sébastien, 27 ans, en fait partie. Quand il va se coucher, il met beaucoup plus de temps à s’endormir. Professeur d’éducation physique, il a été à l’arrêt durant des mois avec le premier confinement, ses habitudes de vie ont changé, son sommeil aussi. Tous les matins ou presque, c’est la même rengaine : "Il est 7h30 plus moyen de dormir, je vais me lever, je n’ai pas super bien dormi non plus, c’est comme ça". Sébastien souffre donc bien d’insomnie.
Albert Lachman, chef de service de médecine du sommeil aux Cliniques de l'Europe, explique le phénomène : "Ce sont des difficultés d’endormissement, de maintien du sommeil, des réveils trop tôt le matin ou simplement la sensation de ne pas récupérer de sa nuit. Ce sont les quatre points qui définissent l’insomnie."
73% des Belges ont connu des troubles du sommeil avec la crise du covid
Sébastien fait partie de ses nouveaux patients, victimes de ce covid qui a tout chamboulé. "Les problèmes socio-économiques, l’obligation de télétravail, les enfants à la maison, cela a compliqué sérieusement le mode de vie et le sommeil aussi", précise le médecin.
La crise du covid a généré des troubles du sommeil chez 73% des Belges et 12% de la population utilise aujourd'hui des somnifères, ce qui place la Belgique dans le peloton de tête en Europe. 42% d'entre eux reconnaît avoir commencé à prendre de tels médicaments depuis le début de la crise, ou en avoir augmenté la dose. Selon les spécialistes du sommeil, le nombre de patients a augmenté de 30% en un an.
Depuis l’été 2020 (en 13 mois), 1.138.966 doses de somnifères et de sédatifs ont été délivrées chaque jour en Belgique. Et 92% des patients prennent des somnifères plus longtemps que recommandé.