Partager:
Vendredi, près d'un million de personnes ont sillonné les rues de Santiago, la capitale du Chili, pour s'opposer à la politique du gouvernement. Ce samedi, entre 200 et 300 personnes, comme l'a constaté notre caméraman Gilles Gengler, se sont réunies à Bruxelles pour leur témoigner leur soutien. Les participants se sont rassemblés devant la gare Centrale de Bruxelles. Munis de casseroles, de mégaphones et de divers instruments, ils ont chanté et brandi des drapeaux chiliens.
Face à la crise sociale, le président chilien a annoncé ce samedi qu'il procédera à un remaniement de son gouvernement. Le couvre-feu imposé à Santiago suite aux émeutes a également été suspendu. "Il a été évalué que les conditions actuelles nous permettent de décider qu'il n'y aura plus de couvre-feu dans la RM (région métropolitaine) à partir de maintenant", a déclaré l'armée dans un communiqué. Un couvre-feu avait été instauré dans la capitale le 19 octobre à la suite de violentes émeutes, point de départ d'une vague de contestation sociale sans précédent dans ce pays d'Amérique latine.
Participation monstre au Chili
Affrontements avec les forces de l'ordre, centaines de pillages, manifestations... La crise sociale a culminé vendredi à Santiago avec une mobilisation historique de près d'un million de personnes: une semaine après le début de la contestation, déclenchée par une hausse du prix du ticket de métro, la rue ne cède pas et la liste des revendications ne cesse de s'allonger.
Retraites décentes, santé et éducation abordables, baisse des prix des médicaments... mais aussi démission du président conservateur Sebastian Pinera ou nouvelle Constitution pour remplacer celle héritée de la période de la dictature d'Augusto Pinochet (1973-1990).
Des revendications de justice sociale aux exigences de transformation politique, "laquelle de ces deux dimensions va être la clé pour gérer une sortie à la crise sociale et politique que vit le pays, il est difficile de le dire", estime Marcelo Mella, politologue à l'Université de Santiago.
Mais avec plus d'un million de personnes mobilisés dans les rues du pays, la contestation ne se limite plus aux seules revendications des plus défavorisés.