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(Belga) L'armée a commencé dimanche à installer des tentes devant un hôpital militaire de Thessalonique, la deuxième ville de Grèce, la plus touchée du pays par la deuxième vague du coronavirus et dont les hôpitaux sont saturés, a constaté un journaliste de l'AFP.
Ces tentes auront une capacité d'une cinquantaine de lits, selon un communiqué de l'état-major grec. En outre, deux cliniques privées ont été réquisitionnées dans cette ville d'un million d'habitants. L'opposition accuse le gouvernement conservateur grec de ne pas avoir suffisamment renforcé le personnel hospitalier ces derniers mois, de ne pas avoir pris des mesures dans les transports publics bondés et d'avoir tardé à recourir aux services du privé. Fofi Gennimata, cheffe du Kinal (centre-gauche), a estimé la semaine dernière que la progression du virus à Thessalonique avait surtout commencé après une fête religieuse célébrée fin octobre, au cours de laquelle les gestes barrières n'avaient pas été respectés, selon des images diffusées par des médias. Le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis a avoué avoir sous-estimé la deuxième vague de l'épidémie, en particulier à Thessalonique où des mesures adéquates auraient dû être prises plus tôt. Le président de l'union grecque des médecins, Athanassios Exadaktylos, avait estimé début novembre que le taux de positivité des tests dans cette ville "avait explosé à 32%". Depuis début novembre, le nombre d'infections, de morts et de personnes intubées en Grèce a connu une forte hausse et entraîné un reconfinement du pays le 7 novembre suivi d'un couvre-feu nocturne quatre jours plus tard. Samedi, 108 morts ont été enregistrés en une journée, un record depuis l'apparition de la pandémie en février. Au total, le pays compte 1.527 décès dont l'âge moyen était de 80 ans. La majorité des 2.311 nouvelles infections samedi touchent Thessalonique, suivie par Athènes. Seuls 20% des lits d'hôpital en soins intensifs sont encore disponibles dans les hôpitaux de la capitale, qui compte 3,9 millions d'habitants, presque un tiers de la population grecque. "Nous ne sommes pas encore au pic de la pandémie, la pression augmente (...), nous nous préparons au pire", a affirmé vendredi à l'AFP Andréas Plemmenos, qui gère l'hôpital de Voula, l'un des plus grands dans la banlieue balnéaire d'Athènes. (Belga)