Partager:
C'est un comportement que 65 % des automobilistes disent adopter : le changement de voie dans les embouteillages pour gagner du temps. Mais est-ce vraiment utile ? Et en quoi cela impacte-t-il la mobilité ?
Dans les embouteillages… à chacun sa stratégie. Alors que certains attendent sur leur voie, d'autres préfèrent dépasser en changeant de voie. Et pourtant, les études montrent qu’il n’y a aucune différence entre les voies de circulation. Sur nos routes, 65 % des conducteurs reconnaissent passer de l’une à l’autre.
Il faut savoir que ce comportement accentue également les embouteillages. Si une voiture sur cinq le fait, les files augmentent d'au moins 2 %. "Quand vous changez de voie, vous prenez la place de deux voitures. Donc, forcément, vous réduisez la capacité de la route. Deuxièmement, vous entraînez des coups de frein de la part des voitures qui sont derrière vous", explique Benoît Godart, porte-parole de VIAS.
Autre problème : la sécurité routière. Le commandant Vander Elst constate que ces changements de voie entraînent de nombreux accrochages. "Dans le code de la route, lorsque les files sont à l’arrêt, il est possible pour les motocyclistes de remonter entre la dernière file à gauche et la file juste à droite jusqu’à 50 km/h pour permettre une certaine mobilité. Ces mouvements de voitures causent un danger pour eux", explique le commandant de la police de la route de la province du Hainaut.
Selon une étude américaine, 4 % des accidents de la route sont dus à ces changements intempestifs de voie. Si l’on extrapole ces données, on pourrait estimer que ce comportement entraîne chez nous chaque année 56 000 accidents.