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Après la colère des agriculteurs la semaine dernière, les premières réponses politiques commencent à arriver. La Commission européenne a décidé de lâcher du lest sur des règles environnementales. Il était prévu de réduire l'utilisation des pesticides de 50% d'ici 2030, cette disposition est retirée pour le moment.
Une mesure de bon sens pour Cédric Delveaux, agriculteur et vice-président de la fédération wallonne de l'agriculture dans le Brabant, qui souligne les efforts déjà réalisés par la profession. "On arrive à des limites sur le fait de pouvoir intervenir soit sur des maladies fongiques, contre des mauvaises herbes présentes en masse dans nos champs. Donc on arrive à des limites pour produire de la qualité en quantité aujourd'hui", exprime le cultivateur.
Cette décision soulage les agriculteurs, mais les défenseurs de l'environnement sont déçus. "C'est une position pré-électoraliste inacceptable. On voit clairement que la présidente de la Commission, qui vient d'un parti conservateur, essaie de faire plaisir aux agriculteurs. Ils se sentent poussés dans le dos par la montée des extrêmes dans l'Union européenne", déclare Martin Dermine, directeur du "Pesticide Action Network Europe".
Cédric Delveaux rappelle quant à lui que les traitements phytosanitaires [produits chimiques utilisés pour garantir la bonne santé des plantes, ndlr] sont de mieux en mieux ciblés. "Des technologies nous permettent de ne pas appliquer deux fois au même endroit les engrais ou les autres produits que l'on veut appliquer sur nos champs. On doit vivre avec notre temps, il est clair que l'on doit continuer à s'améliorer, mais pour cela, il nous faut du temps et des moyens. Ça passe toujours par les services de recherche, que ce soit agronomique ou la technologie du matériel".
Le projet n'est pas définitivement enterré, mais la Commission entend changer de méthode, en favorisant le dialogue avec les agriculteurs.