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Le dernier guet-apens à l'issue tragique, à Bruxelles, rappelle que les applications de rencontre ne sont pas sans danger, surtout lorsqu'il s'agit de relations homosexuelles. Que fait l'application Grindr, particulièrement populaire ? Pas-grand-chose. Mais certaines bonnes pratiques existent pour écarter certains risques.
C’est un guet-apens vraisemblablement homophobe qui a viré au drame rue Gachard à Ixelles. Alors qu’un jeune étudiant s’attendait à un premier rendez-vous amoureux après une rencontre sur l’application Grindr, ce sont en réalité deux malfrats cagoulés et armés qui ont débarqué chez lui. Son père présent sur place a été tué. L’étudiant et sa maman sont grièvement blessés.
Un drame qui cache une réalité bien plus profonde : au cours de l’été, plus de 10 personnes homosexuelles ont, elles aussi, été contactées via une application de rencontre avant d’être agressées, rackettées, humiliées avec parfois la simple intention de "casser du pd" pour reprendre les mots des agresseurs.
Que fait l’application Grindr pour protéger ses utilisateurs ? La réponse est : pas-grand-chose. C'est ce que constate l'association Exaequo.
Quelques techniques utiles
Il y a bien la possibilité de passer un appel vidéo entre les deux personnes intéressées par un rendez-vous. C'est bien, parce que cela permet, avant de se rencontrer, de visualiser l'un et l'autre, de savoir à qui on a affaire physiquement et savoir si la personne que vous voyez à l'écran, est bien celle de la photo.
C'est un premier test de confiance. S'il y a refus de se montrer, c'est une première alerte ou en tout cas le signal qu'il faut être prudent.
D'autres applications proposent un système de parrainage, ce qui permet de déterminer si la personne avec qui vous êtes en contact est connue de la communauté, en bien ou en mal.
L'idée, sur le plan de la sécurité, ce serait de demander à tous les utilisateurs de s'identifier. Problème : ce n'est pas possible, au vu de la nature même de ces applis.
Les utilisateurs ne souhaitent pas être reconnus publiquement comme homosexuels. Il y a aussi celles et ceux qui sont mariés et pour qui donner son identité constituerait une barrière.
Un modus Operandi "machiavélique"
Sans système de protection fiable, des agressions pourraient se reproduire, reconnaît Exaequo. L'ASBL nous indique qu'il y a déjà eu une dizaine de guets-apens à Bruxelles depuis le mois de juin et qu'à chaque fois, la méthode est la même : il y a des insultes, des agressions physiques dans un seul but, voler l'argent de la victime.
Si l'enquête confirme ces faits, pour Exaequo, c'est tout simplement machiavélique : des agresseurs qui prennent le temps de se créer un profil, de se faire passer pour des homosexuels, de séduire la victime, organiser un rendez-vous, pour ensuite la frapper et la dépouiller.
L'association met en garde contre d'autres agressions et recommande de prendre quelques précautions comme : demander un numéro de téléphone à votre interlocuteur, donner ce numéro à des amis et leur dire où le rendez-vous a lieu et surtout, faire connaissance dans un lieu public.
Toutefois, Exaequo déconseille les parcs, après avoir a appris qu'un guet-apens y avait eu lieu, que les agresseurs avaient molesté la victime pour l'emmener à un distributeur d'argent pour qu'elle y effectue un retrait.