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Un acteur accusé d'agression sexuelle (mais pas condamné) a-t-il le droit de continuer son métier?

C’est cette semaine que l’acteur et réalisateur Nicolas Bedos comparaitra devant le tribunal correctionnel de Paris où il sera jugé pour "agression sexuelle". Nicolas Bedos est notamment accusé d’avoir embrassé de force une femme à la sortie d’une boite de nuit en mai 2023. Depuis la sortie dans la presse de ces accusations, le comédien français s’est fait extrêmement discret. Dans les pages de la Tribune, son ancienne compagne Elsa Zylberstein va même plus loin en confiant que depuis près d’un an, Nicolas Bedos ne sort plus de chez lui.

La question de savoir si un acteur accusé d'agression sexuelle, mais non condamné, peut continuer à travailler soulève un débat complexe. En vertu de la loi, une personne visée par une procédure judiciaire est présumée innocente jusqu'à preuve du contraire. Toutefois, dans les faits, la réalité professionnelle de ces acteurs devient beaucoup plus délicate.

Travailler malgré la présomption d'innocence

Bien qu'un acteur puisse légalement continuer à exercer son métier tant que sa culpabilité n'a pas été établie, il est souvent confronté à des obstacles professionnels et médiatiques. Par exemple, Nicolas Bedos, accusé d’agression sexuelle, n’a pas encore été jugé coupable, mais il fait face à un boycottage tacite. La promotion de sa série Alphonse, diffusée sur Amazon Prime, a été lancée discrètement, sans être mise en avant. Comme l’a évoqué Pierre Arditi, Nicolas Bedos peut certes continuer à travailler, mais peut-il vraiment le faire si ses projets sont ignorés ou boudés par le public ?

Des carrières suspendues dans l'incertitude

Le cas de Gérard Depardieu est tout aussi complexe. L’acteur, accusé de viols, n’a pas été jugé coupable et peut théoriquement poursuivre sa carrière. Toutefois, son retour sur les plateaux est incertain. Annoncé récemment, il a été démenti par son avocat, mettant en lumière la difficulté pour l'acteur de trouver des collaborateurs prêts à travailler avec lui, en particulier des partenaires féminines.

Le difficile retour de Kevin Spacey

À l'international, Kevin Spacey illustre bien cette problématique. Accusé d'agressions sexuelles entre 2001 et 2013, l’acteur a été reconnu non coupable. Malgré ce verdict, sa carrière peine à redémarrer, d’autant plus que de nouvelles accusations le visent à travers un récent documentaire. Star de la série House of Cards, il tente désormais de reprendre pied dans une industrie qui semble l’avoir mis de côté.

Ary Abittan et le poids de la réhabilitation

Ary Abittan, accusé de viol, a obtenu un non-lieu. Malgré cela, la route vers une reprise normale de sa carrière semble semée d'embûches. Son avocate a exprimé l’espoir que l'acteur puisse enfin se consacrer à son métier et que le cinéma lui "tendra à nouveau la main". Mais le non-lieu ne garantit pas automatiquement une réintégration dans l’industrie, où les accusations, même non prouvées, laissent souvent des stigmates.

Samuel Theis : confiné sur son propre tournage

Le cas de Samuel Theis, acteur dans Anatomie d'une chute et cinéaste, montre la difficulté de continuer à travailler au sein même d'une équipe de tournage. Accusé d’abus par un technicien sur le plateau de son dernier film, le tournage s’est poursuivi, mais dans des conditions singulières. L’équipe a imposé à Theis de restreindre ses déplacements et d’informer les autres membres de ses mouvements afin d’éviter tout contact avec les personnes qui ne souhaitaient plus le croiser.

Des carrières sous pression

Ces exemples montrent que, malgré la présomption d'innocence, les acteurs accusés d’agression sexuelle se retrouvent souvent dans une impasse professionnelle. Les accusations, même avant toute condamnation, peuvent mener à un boycottage de leurs projets ou à une exclusion tacite de l’industrie. Les tournages continuent parfois, mais sous tension, et le chemin vers la réhabilitation reste long et incertain. Pour ces acteurs, le verdict judiciaire n’est pas toujours le dernier mot.

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