Partager:
Certaines entreprises de construction ont décidé de ne pas suivre les congés collectifs du bâtiment, une période de congés recommandée, mais non obligatoire. Ces congés commencent généralement à partir de la deuxième semaine de juillet. Cette année, à cause du mauvais temps qui a mis en retard les chantiers, plusieurs des entreprises ont décidé de décaler cette période.
Cette année, 17% des entreprises de construction ont décidé de ne pas respecter les congés collectifs du bâtiment, et de continuer à travailler durant l'été. Il s'agit d'un phénomène en hausse, bien qu’il reste une exception, selon le secteur. Mais comment l'expliquer?
89% des entreprises qui effectuent des travaux à l’extérieur connaissent un retard sur leurs chantiers: la météo en cause
Pour Patrice Dresse, directeur général de la Fédération des entrepreneurs généraux de la construction, cela s'explique par le retard accumulé par les entreprises, à cause des mauvaises conditions météos: "On a connu au cours des 9 derniers mois, des conditions météos qui étaient particulièrement difficiles. Il y a eu beaucoup d'eau par intermittence. Quasiment toutes les semaines, il y a eu 2 à 3 jours de pluie. C'est évidemment un enfer parce que vous ne pouvez en aucun cas programmer et lancer vos travaux au niveau béton. Ce qui fait que pour la partie gros œuvre de nos chantiers, on a pris un retard très important".
89% des entreprises qui effectuent des travaux à l’extérieur connaissent un retard sur leurs chantiers. En conséquence, les précipitations ont entrainé une baisse des revenus des entreprises de construction.
Si les congés sont adaptés, comme dans 17% des entreprises de construction belges, cela se fait toujours avec l’accord des employés, précise Patrice Dresse: "C'est toujours une question de dialogue avec les employés. Vous comme moi, quand on prend ses vacances, on les planifie aussi généralement un peu en avance. Et donc c'est très difficile évidemment de revenir auprès de certains en leur disant 'voilà, les conditions ont changé'. Il faut voir au cas par cas. Ce qui compte, c'est le dialogue et que tout le monde est son repos".
Prévoir un chantier durant la période de congés annuels, c'est beaucoup d'anticipation
Pour certains, il n’est donc pas possible de modifier la période de congés, malgré les retards sur chantier car les projets de vacances étaient déjà établis. Du côté de la société Thitem, ce sont une partie des ouvriers qui ont demandé de continuer à travailler, notamment pour gagner l’argent perdu lors des jours de pluie.
Maxime Temmerman, gérant de l’entreprise Thitem, explique: "On a souhaité poursuivre durant cette période-ci pour gagner de l'argent. Justement pour rattraper le retard qui a été pris à cause du mauvais temps. C'est pour ça qu'on continue, et que certains ont décalé leurs congés. Après, le retard qu'on a accumulé lié au mauvais temps, ça va être compliqué de le rattraper à 100 %".
Prévoir un chantier durant la période de congés annuels du bâtiment, c'est aussi beaucoup de travail, et surtout, d'anticipation: "C'est plus compliqué pendant cette période-ci car les autres entreprises prennent leurs congés. Ça signifie qu'on doit préparer le chantier en amont. On doit avoir 100 % des fournitures avant de démarrer. Globalement, pendant 15 jours, les sous-traitants et les fournisseurs, c'est silence radio. Donc pour ce chantier-ci, on a anticipé tous les détails avec le couvreur et le menuisier afin que pendant 15 jours, les façonniers puissent travailler", précise Maxime Temmerman.
Grâce à la bonne préparation du chantier, l'équipe de travail devrait tout avoir terminé d'ici une petite semaine. Une situation qui arrange le gérant de l'entreprise: "Je dirais que c'est assez confortable d'avoir trois semaines complètes d'une traite. D'un point de vue de l'entreprise, si on est un peu égoïste et qu'on pense en son nom, c'est vrai que les trois semaines de congés imposées, c'est un peu dur. Ici, on profite de cette belle semaine pour avancer et c'est l'équipe qui a voulu continuer à travailler. Elle a voulu, on ne va pas le cacher, gagner de l'argent pendant la période qui est la plus propice au niveau de la météo pour travailler pour nous", ajoute le gérant de l'entreprise.
Au total, deux tiers des entreprises sont confrontées à des difficultés en raison des intempéries de ces 9 derniers mois.