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Pour le réveillon de Nouvel an, vous avez peut-être prévu de manger du homard. Chaque année, la Belgique en consomme 4 millions. La plupart sont cuits ébouillantés. Les scientifiques sont formels: leur souffrance est indéniable et très aiguë. Si la Suisse a déjà légiféré, rien n'est envisagé en Belgique. Pourtant, la majorité des wallons y sont favorables.
Dans une grande enseigne bruxelloise, les homards se vendent généralement déjà cuits, mais également vivants. Lucas, gérant, présente l'un d'entre eux: il pèse 700 grammes et provient du Canada. Même lorsque les homards sont préparés au sein de l'établissement, la méthode est traditionnelle. "Juste dans le jus, on le cuit et après c'est au client de choisir si il veut les couper ou comme ça en entier", montre-t-il.
La tradition, ici, c'est de l'eau bouillante et des homards vivants qui sont précipités. Ils se tortillent avant de mourir. Les scientifiques sont formels, la douleur infligée par cette cuisson traditionnelle est intolérable. "En plus, ça dure quelques minutes... L'animal ne meurt pas instantanément", se désole Sébastion Dejonge, directeur des opérations pour l'association Gaia. "Le homard, comme toute une série d'animaux, a un système nerveux. Il a un cerveau et donc il va ressentir les choses et donc il ressent la douleur. Il va se cacher, par exemple, lorsqu'il est en situation de stress", poursuit-il. "Finalement, c'est un animal comme un autre et donc il est évident qu'il faut en prendre soin et le respecter."
Certains gourmands, bien qu'ils adorent déguster du homard, n'apprécient pas ces méthodes et demandent directement à leur poissonnier de les préparer. "Je n'aime pas quand on se le met dans l'eau. Je l'ai une fois vue et ça m'a suffit", explique Monique.
"Il y a des outils qui existent"
En Belgique, aucune mesure n'est prise concernant la souffrance des homards lors du transport, de la conservation ou de la mise à mort. Certaines associations de protection animale ont une stratégie. "Aujourd'hui, nous, on demande au supermarché d'arrêter de vendre des homards vivants tout simplement parce que le particulier ne sait pas les tourdir avant de les mettre à mort, il n'a pas les outils nécessaires", indique Sébastion Dejonge (Gaia). "Et au niveau des professionnels, il y a des outils qui existent, avec de l'électrocution, on a des dispositifs qui fonctionnent très bien, qui sont utilisés dans plusieurs restaurants ou commerces en Belgique. Et donc, on demande aux professionnels d'utiliser ces dispositifs."
D'après une récente étude Ipsos, 3 Wallons sur 4 estiment important de prendre des mesures concernant la souffrance infligée aux homards.