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"Plus jamais ça" : c'est le message adressé vendredi par le président du Musée juif de Belgique Philippe Blondin, les représentants politiques et le grand rabbin de Belgique Albert Guigui lors de la commémoration des dix ans de l'attentat du Musée juif. Tous ont évoqué le souvenir d'Emanuel et Miriam Riva, Alexandre Strens et Dominique Sabrier, les quatre victimes assassinées par Mehdi Nemmouche le 24 mai 2014.
Dans une atmosphère teintée de tristesse et de résilience à la fois, les divers invités ont rappelé que ce quadruple assassinat visait plusieurs symboles à la fois. "Non, cet acte n'était pas essentiellement antisémite", a nuancé le président du Musée juif Philippe Blondin.
"Il y avait de l'antisémitisme, mais il s'agissait aussi d'attaquer notre culture, notre civilisation, notre intelligence et notre vivre-ensemble", a-t-il précisé, sans nommer le coupable Mehdi Nemmouche, comparé à "une machine programmée pour tuer", "un robot dépourvu d'humanité".
M. Blondin a salué la mémoire des victimes, non sans retenir des larmes trahissant l'émotion de l'instant. "Il faut se souvenir de ces personnes formidables", a-t-il commenté. Il a également clamé son "admiration" pour les équipes du musée : "Ce n'est pas évident de travailler dans ce climat, entre l'attentat et les tensions actuelles au Moyen-Orient".
Visiblement émue, Alexia Strens, sœur d'Alexandre Strens, a pour sa part déclamé un poème. "Aujourd'hui, nous célébrons la résilience, la solidarité et l'amour", a-t-elle résumé. La cérémonie s'est faite en présence d'élèves de sixième secondaire et de professeurs de l'athénée Uccle 2, pour lesquels le président du Musée juif avait un message : "Méfiez-vous des systèmes manichéens, qui veulent prendre possession de votre âme. Gardez votre esprit critique".
Avant de mettre en exergue la solidarité nécessaire face à ces actes de terrorisme : "L'union fait la force, mais il faut tout faire pour la défendre".