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Beaucoup d'étudiants qui travaillent en tant que jobistes se posent aussi des questions. À partir du mois de janvier, le plafond des heures de travail prestées soumises à des cotisations sociales réduites devrait retomber à 475 heures par an. Il avait été augmenté à 600 heures ces deux dernières années, mais la mesure n'a pas encore été renouvelée, faute de majorité fédérale.
Raphique a 22 ans. Il est étudiant dans une école de commerce. Son temps libre, il le passe en partie dans ce fast-food depuis deux ans. Près de 600 heures par an. Mais à partir de 2025, il ne pourra plus en passer que 475 heures, maximum. Une mauvaise nouvelle pour cet étudiant. "Ça va rajouter un stress parce que les études ne se limitent pas seulement au minerval. On a laissé la buse à payer, les déplacements, le matériel. Pour ceux qui sont par exemple dans une école informatique, on doit avoir du matériel assez performant. Donc voilà, principalement du stress et après être moins autonome. Parce que qui dit moins d'argent dit, on va devoir demander cet argent par exemple à nos parents."
Ça va être difficile pour nous aussi
Pour Barbara, la responsable de l'établissement, aussi, la réduction de 20 % du temps de travail permis pour les étudiants a un impact direct. "Ça va être assez difficile pour nous parce que ce n'est pas facile de recruter dans l'HORECA. On a besoin de la main d'œuvre des étudiants. Les étudiants sont flexibles, ils sont là pendant les vacances scolaires, le week-end. C'est une main d'œuvre assez facile. Le fait d'avoir moins d'heures, on va devoir recruter beaucoup plus et on va devoir former beaucoup plus."
Le quota annuel pour le travail étudiant est depuis 2017 fixé à 475 heures. Un nombre porté à 600 heures depuis deux ans. En 2023 et 2024, une mesure exceptionnelle. "Il s'agit d'une mesure de relance temporaire. Elle expire à la fin de cette année et le quota d'heures passera à nouveau à 475 heures par an à partir de 2025. Le prochain gouvernement devra décider d'une éventuelle modification du nombre d'heures de travail que les étudiants peuvent effectuer à des conditions favorables.", a déclaré le cabinet du ministre du travail sortant, Pierre-Yves Dermagne.
C'est un manque de courage
Pour la fédération des étudiants, l'enjeu est ailleurs. Un quota trop généreux peut avoir des conséquences négatives pour les jeunes étudiants. "C'est un manque de courage politique parce que la question ce n'est pas 475 ou 600 heures, c'est comment on fait pour que les étudiants puissent aller en cours sereinement. Il y a trois fois plus de chances de rater son année pour quelqu'un qui job pour financer ses études par rapport à quelqu'un qui ne job pas pour financer ses études."
En 2023, les étudiants ont travaillé en moyenne 216 heures.