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Ils s'appellent Bernard, Daniel, Marie France, Nicole...ils sont 12 au total, de 65 à 95 ans, ils ont tous accepté d'évoquer leurs meilleurs souvenirs de vacances. De 1935 à aujourd'hui, de Blankenberghe à Rochehaut en passant par Cannes, Rome, la grèce et le Portugal...Bérengère Devos vous emmène tout l'été en vacances, direction : un autre siècle. Portrait ce matin de 2 femmes... qu'une génération sépare. Comment ont-elles vécu les étés de leur enfance? Qu'est ce qui les rapproche et qu'est ce qui les sépare?
Une génération sépare ces deux femmes. Carmen née en 1930, est ardennaise, Many, elle, est bruxelloise. Mais une fois l'été venu, les deux petites filles sont envoyées dans la famille. Pour Carmen, direction Rochehaut, chez l'oncle et la tante.
"C'était des fabricants de tabac. Donc, on coupait le tabac, on faisait sécher dans les hangars. L'odeur, quand je retournais dans les Ardennes que je passais, ça me rappelait ma petite jeunesse", explique celle qui passait ses étés à Sugny, dans la vallée de la Semois.
L'été 1940 met fin à l'insouciance, la famille de Carmen fuit les Allemands. "On est parti avec un cheval et une charrette, puisqu'on avait des chevaux à la maison. On nous a dit, vous ne pouvez pas aller plus loin avec le cheval et la charrette. On a dû abandonner le cheval", se souvient Carmen.
À 95 ans, Carmen vit à Namur, mais rêve toujours de ses étés au bord de la Semois. "Si je pouvais partir, je crois que ce serait là. Si je devais choisir l'un ou l'autre, je crois que je choisirais celui-là".
Retour dans les années 50, la maman de Many tient un café à Bruxelles. L'été, la petite fille est elle aussi envoyée à la campagne, direction la province de Namur, dans la famille.
"Pour moi, les vraies vacances, c'était comme j'habitais Bruxelles, c'était de venir en vacances à Marchovelette. Et comme maman tenait un café quand j'avais 4-5 ans, elle était toute seule, elle travaillait, donc il fallait qu'on me mette quelque part. Et c'était trois frères et soeurs à elle qui géraient une petite entreprise. C'était des petits cultivateurs, ils avaient une dizaine de vaches, etc. On m'avait assigné une vache que je devais traire et on avait des petits passets à trépieds comme ça. Et je me souviens que c'était une vache blanche et bleue avec des cornes qui revenaient vers l'avant, qui était facile à traire", se remémore la dame aujourd'hui âgée de 75 ans.
Many se plaît tellement à Marchovelette qu'une fois mariée, c'est là qu'elle voudra s'installer avec son mari. Elle y vit d'ailleurs toujours aujourd'hui.